Viols et agressions sexuelles sur mineurs : le témoignage d'une des victimes du couple d'assistants familiaux
Pascal A, un assistant familial de 55 ans et son épouse âgée de 57 ans ont été interpellés et placés en garde à vue lundi 6. L'homme est soupçonné de viols et d'agressions sexuelles sur des enfants qu'il accueillait à son domicile en Seine-et-Marne. Son épouse a été mise en examen pour "non-dénonciation de crime" avant d'être placée sous contrôle judiciaire. Un jeune homme qui a vécu chez le couple a dénoncé en août dernier les agissements des deux présumés coupable.
Kévin est venu se présenter le 3 août dernier au commissariat de Fontainebleau pour livrer le témoignage de son histoire, rapporté par Le Parisien. Le jeune homme de 24 ans a prétendu avoir subi des viols répétés entres les années 2006 et 2009, alors qu'il vivait dans la maison d'accueil du couple A.
Il était âgé de 14 ans lorsqu'il a été pris en charge par le couple Claire et Pascal A. avec sept autres enfants également placés. C'est en juin 2006 que Kevin prétend avoir été violenté pour la première fois. Il a expliqué avoir été "jeté au sol puis déshabillé de force", avec un autre mineur vivant sous le même toit, par le père de famille. Ses deux agresseurs auraient ensuite commis des "agressions sexuelles" contre sa personne, "des séances d'onanisme" à trois "pendant quinze à vingt minutes une fois par semaine". Ces viols présumés se sont déroulés à deux nombreuses reprises dans des lieux variés. Kévin a évoqué la piscine de la maison familiale, mais aussi "un cabanon" installé sur le terrain, "derrière le lycée", à "Port-Camargue" au Grau-du-Roi dans le Gard pendant les vacances d'été, ou encore dans un bois d'une commune proche du domicile.
"La veille de ses 18 ans" Kévin a indiqué que Pascal A. aurait voulu aller "plus loin", mais il se serait heurté à son refus et n'aurait pas insisté. "Pascal était très proche des enfants et j'ai toujours eu honte de cette situation (...) je n'arrive plus à dormir, je n'ai jamais été consentant mais je n'arrivais pas à dire non. A la fin, c'était comme un jeu..." a ajouté le jeune garçon. Suivi en psychiatrie où "on lui a conseillé de s'ouvrir", Kévin a dénoncé les faits six ans après qu'ils aient été commis. "C'était compliqué dans ma tête. J'avais peur qu'ils me forcent. Après, je les suivais" a-t-il avoué.
Le parquet de Fontainebleau ainsi que le conseil départemental et l'aide sociale à l'enfance (ASE) ont été alertés juste après le dépôt de la plainte. "Dès que le conseil départemental de Seine-et-Marne a été informé des suspicions de faits graves au sein de cette famille d'accueil, une décision de réorientation des enfants a été immédiatement prise. Nous prenons cette affaire très au sérieux et nous nous sommes constitués partie civile. Les enfants qui auraient pu se trouver en difficulté dans cette famille seront soutenus" a indiqué Me Florence Rault, l'avocate de l'assemblée départementale.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.