Viry-Châtillon : les deux policiers brûlés garderont des "séquelles" selon les médecins
Les deux policiers gravement brûlés lors de l'attaque aux cocktails Molotov à Viry-Châtillon (Essonne) sont "hors de danger", mais le traitement de leurs séquelles va être "très long", a annoncé lundi 24 à l'AFP un médecin de l'hôpital Saint-Louis à Paris.
"Les deux sont sauvés. Leur vie est hors de danger. Ca ne veut pas dire que le traitement est terminé au niveau des blessures fonctionnelles et esthétiques. Leur parcours médical n'est pas terminé (...) ça va être encore très long", a déclaré le professeur Maurice Mimoun, chef du service de chirurgie plastique, esthétique et traitement des brûlés de l'hôpital où avaient été admis les deux policiers après leur agression le 8 octobre.
Le plus grièvement touché, un adjoint de sécurité de 28 ans, est sorti mercredi du coma artificiel dans lequel il avait été plongé pour faire face à ses blessures, a expliqué M. Mimoun. "Maintenant, il s'exprime avec nous", mais reste hospitalisé en chambre stérile, a-t-il ajouté.
Le policier a subi des "greffes de peau sur les deux mains, prises sur le cuir chevelu pour qu'il y ait le moins de marques possibles", a raconté le médecin. "Il en a encore pour quelques semaines au centre de brûlés, je pense, et puis il ira dans un centre de rééducation".
Sa collègue, une gardienne de la paix de 39 ans présente dans la même voiture prise pour cible, avait quitté l'hôpital mardi. Quatre policiers avaient été agressés sur un carrefour à problèmes en bordure de la cité difficile de la Grande Borne. L'attaque a laissé d'importantes séquelles sur le visage et les mains des deux principales victimes.
"Maintenant, ils vont affronter la deuxième partie, c'est le traitement des séquelles, la rééducation, éventuellement d'autres interventions pour retrouver la mobilité des mains et l'esthétique des mains et du visage", a détaillé le professeur Mimoun, qui se montre très réservé sur l'avenir des deux patients.
"On va tout faire pour les deux, mais il est très difficile de savoir les évolutions cicatricielles à l'avance. Il va falloir les surveiller de très près et pendant plus d'une année", a-t-il conclu.
Dans cette affaire, la quinzaine d'agresseurs n'a pas pour l'instant été retrouvée par la police. Une information judiciaire a été ouverte vendredi pour "tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l'autorité publiques commises en bande organisée" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime".
Cette agression a provoqué un spectaculaire mouvement de grogne dans la police, avec des rassemblements nocturnes quotidiens dans plusieurs villes de France depuis le lundi 17 octobre. Les policiers en colère réclament notamment plus d'effectifs et de moyens matériels, des peines sévères pour leurs agresseurs, ou la révision des règles de légitime défense.
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