Vivastreet : le site soupçonné de proxénétisme aggravé pour ses petites annonces, une enquête est ouverte
Mauvaise passe pour Vivastreet: le site de petites annonces qui dominait le marché sur le web dans la dernière décennie avant de se faire surpasser par LeBonCoin est sous le coup d'une enquête pour "proxénétisme aggravé" ouverte par le parquet de Paris. Dans le collimateur de la justice, une rubrique du site baptisée "Erotica" ou les annonces postées sont le fait de prétendues "escorts" qui offrent leurs services allant bien au-delà du simple accompagnement. "Strip-tease", "domination", "casting adulte" autant de manière détournée de proposer des services sexuels. Pour rappel, la prostitution n'est pas interdite en France. Mais, selon l'article 225-5 du Code pénal le fait "d'aider, d'assister ou de protéger" la prostitution ou "de tirer profit de la prostitution d'autrui" qualifie l'acte de proxénétisme, pénalement répréhensible. Or, la section "Erotica" est la seule du site Vivastreet pour laquelle le dépôt d'une annonce est payant.
Le site explique pourtant que "les annonces au contenu sexuellement explicite, ambigu, ou comprenant un tarif ne seront pas publiées et ne donneront pas lieu à un remboursement", mais le détail des annonces ne laisse aucun doute sur les services. Vivastreet jouait sur cette ambiguïté, mais le Mouvement du Nid, une association qui milite pour l'abolition de la prostitution, a a décidé de porter plainte en décembre 2016.
Le site Vivastreet a déjà été pointé du doigt à plusieurs reprises pour son usage relativement important, en comparaison de ses concurrents, des petites annonces cachant des services qui pourraient s'apparenter à de la prostitution. Et nul besoin d'ailleurs d'aller sur la partie "Erotica" du site, les offres tendancieuses se trouvent y compris dans la partie générale. Contactée par FranceSoir, "Morgane" qui propose des "massages sensuels" sur des zones du corps "qu'il serait trop long de détailler au tel" assure "garantir" la "sensualité" de son offre moyennant 150 euros, avant de renvoyer sur son site pour un détail un peu plus exhaustif. Elle n'est pourtant pas dans la rubrique payante, pour adultes, et n'affiche aucun message d'avertissement, contrairement à la rubrique "Erotica".
Contacté par FranceSoir, les représentants de Vivastreet affirme ne vouloir "faire aucun commentaire sur l"affaire".
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