"Vous les pédés, vous n'avez pas le droit de vivre" : 4 mois de prison avec sursis pour insultes homophobes
Le verdict est tombé. Pour avoir insulté et menacé de mort deux homosexuels dans un supermarché à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), une femme enceinte âgée d'une vingtaine d'années a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal de grande instance de Nanterre.
L'histoire remonte au 3 mars dernier. Ce jour-là, alors qu'ils faisaient tranquillement leurs courses, les deux hommes s'étaient faits verbalement agressés lors de leur passage en caisse. L'une des deux victimes avait rapidement raconté les faits sur son compte Facebook affirmant que lui et son compagnon avaient été traités de "sales pédés", "tarlouzes" ou encore "pédales". "Vous les pédés, vous n'avez pas le droit de vivre. Des mecs comme vous, en Algérie, on les égorge", aurait clamé la jeune femme qui aurait même fait mine d’appeler une connaissance pour "dénoncer" le couple et lui dire qu’il fallait "les buter".
Et alors qu'elle avait affirmé haut et fort dans le magasin qu'elle était "homophobe", la jeune femme a retourné sa veste lors de l'audience. Elle a affirmé ne pas l'être expliquant qu'elle avait proféré des insultes suite à un coup de sang, provoqué par la fatigue due à sa grossesse. Elle a assuré que s’ils avaient été gros ou blonds, cela aurait été pareil.
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"Elle ne comprend pas en fait où est la gravité, et c'est peut-être ça la vraie leçon de ce dossier, c'est que le chemin est long encore pour faire comprendre ce qu'est l'homophobie aujourd'hui", a déclaré l'avocat des plaignants, Maître Bouzenoune, cité par France Bleu.
Outre les quatre mois de prison avec sursis, la jeune femme devra également verser 1.350 euros de dommage et intérêts pour préjudice moral à chacune des victimes et 1.500 euros à chacune des deux associations qui se sont portées parties civiles (Stop à l'homophobie et Mousse). Une grande satisfaction pour les plaignants.
"Je suis très heureux, on voulait que la personne soit punie, on ne s'attendait pas à une telle sentence. Ça veut dire que tout ce qu'on a fait, on ne l'a pas fait pour rien (…) On a une justice en France qui fonctionne, on est rassurés", a expliqué l'un d'eux au micro de France Bleu.
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