"Burn-out" : le mal professionnel du XXIe siècle
A force de trop tirer sur la corde, les employeurs finissent par épuiser leurs salariés. Stress, fatigue, dépression: le "burn-out", ce sentiment d'épuisement professionnel, ne cesse de se développer et les cas recensés, de se multiplier. En France, un salarié sur quatre aurait été touché par cette "maladie" au cours de sa carrière, selon une enquête du groupe Cegos, publiée le 20 novembre dernier. Ce chiffre alarmant a d'ailleurs poussé 26 députés à réclamer la reconnaissance de ce phénomène comme maladie professionnelle, dans une tribune publiée dimanche 7 par le Journal du Dimanche (JDD). Ces derniers souhaitent faire payer le "burn-out" aux entreprises.
Ce changement de statut permettrait notamment à la collectivité de ne plus indemniser ces conséquences pathologiques. Les effets de l'épuisement nerveux seraient alors à la charge "de ceux qui en sont responsables, c'est-à-dire les employeurs", ont expliqué les députés. Le patronat en aurait ainsi l'entière responsabilité. Car ce n'est pas rien: le "burn-out" coûterait près d'un milliard d'euros au régime de la Sécurité sociale.
Faire toujours mieux, toujours plus avec moins de moyens est devenu au fil des années une obsession pour certains employeurs. Mes les risques psycho-sociaux au travail sont en nette recrudescence. Selon la même enquête, 53% des salariés et 68% des managers déclarent subir un stress régulier dans leur travail tandis que 71% des DRH pensent que leurs salariés subissent effectivement un tel stress. Plus inquiétant: parmi les personnes déclarant avoir subi un stress régulier, 87% des salariés et 78% des managers estiment que ce stress a eu un impact négatif sur leur santé.
Littéralement, faire un "burn-out", signifie se "brûler de l'intérieur, se consommer". En France, près de 3 millions de salariés seraient actuellement au bord de cet état d'épuisement, selon une étude du cabinet Technologia. Ce processus qui progresse de manière lente, se caractérise pas trois phases: la fatigue psychologique et l'incapacité de retrouver de l'énergie; la dépersonnalisation; et la perte du sentiment d'accomplissement personnel.
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