Cancer du sein : des chiens renifleurs s'entraînent à détecter la maladie
Utiliser les chiens pour détecter le cancer du sein sera peut-être bientôt possible. C'est en tout cas ce que teste l'Institut Curie qui a levé 100.000 euros par le biais du mécénat pour développer le projet Kdog. Ce programme, initié par l'entreprise International Training Dog Center (ITDC), met à contribution des chiens renifleurs dans le but de savoir s'ils peuvent, détecter les cancers du sein, à l'aide de leur seul odorat. Dans le cadre de cette étude, deux bergers malinois âgés de deux ans ont été choisis.
Depuis le mois de septembre, Thor et Nykios s'entraînent donc à reconnaître l'odeur du cancer du sein en vue de dépister de manière précoce la maladie, principale cause de décès par cancer chez les femmes dans le monde (521.900 décès en 2012) devant le cancer du poumon (491.200 décès). Et c'est sur un ancien site militaire à Magnac-Laval (Haute-Vienne), sous la houlette de leur dresseur Jacky Experton (expert des techniques cynophiles et fondateur de l'ITDC), qu'a débuté l'expérience. "Ce type d’étude n’a jamais été mené sur le cas du cancer du sein. Tous les paramètres sont susceptibles de changer au fil de l'étude. Pour l'instant, l'Institut Curie est parti sur six mois de travail. Tout dépendra de la réponse des chiens", a-t-il expliqué.
Travaillant séparément, les deux chiens effectuent chacun 15 passages par jour dans la salle d'examen où les attendent des bocaux contenant des échantillons. "Quand ils entrent dans la salle, rien ne doit les distraire de leur parcours. Nous sommes heureux de faire partager ce projet, mais nous devons rester prudents. Pour la pérennité de la recherche, rien ne doit polluer le protocole ou les résultats", a encore expliqué Jacky Experton. Pour le moment, Nykios est formé à reconnaître les composés odorants du cancer extraits directement de la tumeur de patientes tandis que Thor est entraîné à reconnaître des tissus imprégnés de la transpiration des patientes, selon le dresseur.
Ce n'est pas la première fois que des chiens peuvent être d'une très grande utilité dans le domaine de la médecine. D'après une étude autrichienne, menée en 2012, des canidés ont été capables de reconnaître, avec un taux de réussite de 70%, un cancer du poumon simplement en reniflant l’haleine des patients.
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