Découverte d'un antibiotique capable de lutter contre les superbactéries
C'est une découverte d'importance eu égard à la menace que représentent les bactéries résistantes. Un nouvel antibiotique a été découvert et permettrait de lutter contre ces micro-organismes que les médicaments habituels n'arrivent pas à combattre.
Il a été découvert en Italie, relate un article paru jeudi dans la revue scientifiques Cell. Baptisé "pseudouridimycine" (PUM), il est produit par un microbe et a montré en laboratoire sa capacité à lutter contre une vingtaine de bactéries dont des formes résistantes des streptocoques et des staphylocoques, et même de soigner la scarlatine chez les souris. Cela parce que PUM neutralise une enzyme essentielle à quasiment toutes les fonctions de chaque organisme, le polymérase. Une stratégie déjà appliquée grâce à la rifampicine, mais cette fois selon un mécanisme nouveau contre lequel les bactéries n'ont donc pas développé de défenses.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à ce rythme, les superbactéries pourraient causer la mort de 10 millions de personnes par an à l'horizon 2050. Et déjà, elles seraient selon les estimations de l'ONU à l'origine de 700.000 décès chaque année dans le monde (dont 23.000 rien qu’aux Etats-Unis). Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon les a présentés comme "une menace fondamentale sur le long terme à la santé humaine, la production durable de nourriture et au développement".
Si de telles superbactéries se sont développées, c'est en raison d'une utilisation massive des antibiotiques sans justification, d’une part à cause d’abus dans des traitements inutiles, d’autre part du fait de l’utilisation de ces derniers dans l’agriculture pour soigner les bêtes voire les faire grossir plus vite, ce qui entraîne une présence de traces de molécules antibactériennes dans la viande, le poisson d'élevage, voire dans de l’eau. Les bactéries s'y adaptent donc.
Mais PMU ne risquerait-il pas alors de créer des "super-superbactéries"? C'est un autre de ses avantages selon l'étude. Il provoquerait 10 fois moins de mutations chez les bactéries qu'il cible par rapport aux produits déjà utilisés. Un avantage qui ne doit cependant pas remettre en cause les travaux sur un usage raisonné des antibiotiques.
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