Délais d'attente chez l'ophtalmologiste : les orthoptistes et opticiens à la rescousse
Pour obtenir un rendez-vous avec un ophtalmologiste, les délais sont souvent interminables. La ministre de la Santé Marisol Touraine s'est d'ailleurs attaquée au sujet dans sa réforme de la Santé. Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) vient de lui être remis afin de restructure la filière, et deux mesures devraient être proposées au vote du Sénat le 14 septembre prochain.
En premier lieu et pour soulager les ophtalmologistes, certaines de leurs tâches pourraient être accomplies par leurs confrères orthoptistes. Ceux-ci pourraient ainsi réaliser des bilans de vue ou encore prescrire du matériel de rééducation. Une mesure qui selon le ministère de la Santé permettrait d'augmenter de 35% le nombre de consultations offertes, avec l'objectif de réduire de moitié le temps d'attente.
Les opticiens pourraient également être mis à contribution et voir leurs compétences s'élargir. Les conditions dans lesquels ils peuvent actuellement adapter les verres ou les lentilles d'un client pourraient ainsi être assouplies. D'accord sur le principe, le Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF) demande tout de même "un encadrement sérieux afin d’éviter tout risque pour les patients. En effet les opticiens n’ont pas tous le réflexe d’avertir le médecin en cas d’adaptation d’une ordonnance".
Ces deux mesures ont déjà été expérimentées, notamment en Pays de la Loire, avec des "premiers résultats encourageant", selon le rapport de l'IGAS. En complément, le ministère de la Santé tente également d'augmenter le nombre d'internes en ophtalmologie pour compenser les départs à la retraite. En 2012, l'objectif était une hausse de 40% de leur nombre d'ici fin 2015.
Selon une étude de l'Ifop publiée en novembre dernier, les consultations en ophtalmologie sont celles pour lesquelles le délai d'attente est le plus long en France: près de 4 mois (111 jours) en moyenne contre "seulement" 27 jours pour un dentiste et six pour un généraliste. Dans certaines régions (Picardie et Franche-Comté), ces délais peuvent même atteindre un an selon le rapport de l'IGAS.
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