Du Viagra pour lutter contre le paludisme
La découverte peut prêter à sourire, mais elle pourrait permettre de lutter contre une maladie responsable d'environ 500.000 décès par an. Une étude franco-britannique révèle que le Viagra, la pilule bleue contre les troubles de l'érection, pourrait servir contre la transmission du paludisme (aussi appelé malaria).
Cette maladie résulte de la contamination de l'organisme par des parasites de type Plasmodium. Elle se transmet à l'homme par la piqûre de certains moustiques. Des traitements existent et la grande majorité des personnes infectées (environ 200 millions en 2013) survivent. Mais face à un tel nombre de cas, même un taux de létalité de 0,25% représente un drame humain.
C'est donc sur un moyen de lutte contre la transmission du paludisme plus que sur un remède que travaillaient les chercheurs de l'Institut Cochin et de l'Institut Pasteur, en collaboration avec une équipe de la London School of Tropical Medicine and Hygiene.
Mais que vient faire le célèbre aphrodisiaque masculin dans tout cela? Les parasites responsables du paludisme se logent notamment dans les globules rouges, les cellules sanguines qui transportent l'oxygène dans le corps. C'est via ces cellules que le parasite est aspiré par le moustique et transmis à une autre personne lors d'une seconde piqûre.
L'équipe scientifique a cherché un moyen d'augmenter la rigidité des globules rouges contaminés. Car dans ce cas, l'organisme les considère comme anormaux. Ils sont filtrés par la rate et éliminés.
Or, le Viagra a, entre autres, pour effet d'augmenter la rigidité des globules rouges infectés. Il pourrait donc constituer un début de solution pour éviter la transmission du paludisme. Certes l'étude n'en est encore qu'à ses débuts et il n'est pas question de distribuer dès aujourd'hui du Viagra aux personnes infectés. Mais en trouvant le moyen de limiter les effets habituels du Viagra ou en utilisant des molécules similaires, l'équipe scientifique espère trouver un traitement pour éviter la contamination.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.