Les risques d’exposition aux polluants chimiques pendant la grossesse

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FranceSoir
Publié le 09 juin 2022 - 11:17
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Bisphenol A, phtalates, paraben... Les perturbateurs endocriniens sont pointés du doigt en raison de leurs effets délétères sur la santé
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Alicia Petresc / Unsplash
La période du développement du fœtus est une étape ou le système immunitaire et les organes du bédé sont en formation, et pendant laquelle ont lieu d’importantes modifications épigénétiques.
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PFAS, pesticides, phtalates...  Certaines femmes, à cause de leur profession ou de leurs habitudes, sont régulièrement en contact avec ces substances toxiques, qui peuvent avoir des conséquences particulièrement graves pendant une grossesse. Les phtalates par exemple, présents dans les emballages de produits cosmétiques et alimentaires, peuvent fragiliser la membrane et le liquide amniotique, ce qui multiplie les risques d’accouchement prématuré. C’est un des risques immédiats, mais d’autres conséquences d'une exposition à ces substances ne se révéleront que dix, vingt ou trente ans plus tard. Dans un entretien donné à Libération, Robert Barouki, chercheur en toxicologie environnementale et membre du comité de recherche de la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM), signale cet enjeu majeur de santé publique, pourtant encore peu étudié.

Une période de très grande vulnérabilité pour l’enfant

La période du développement du fœtus est une étape où le système immunitaire et les organes du bébé sont en formation, et pendant laquelle ont lieu d’importantes modifications épigénétiques. Cette étape est donc une phase de vulnérabilité importante. Comme l'explique Robert Barouki, on pourrait comparer cela à la construction d’une maison : elle est beaucoup plus exposée aux intempéries, et leurs conséquences seront potentiellement visibles seulement plusieurs années après. Dans les cas des enfants, de nombreuses conséquences ne seront visibles qu’à l'âge adulte.

Les pesticides à l'origine d’allergies et de cancers chez les enfants 

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de plus en plus d’enfants présentent des cas d’allergies et d'asthme. La moitié de la pollution pourrait être concernée d'ici à 2050. Cela pourrait s’expliquer par l'exposition des mères aux pesticides. Selon la Fondation pour la recherche médicale (FRM), l’exposition chronique à plusieurs pesticides simultanément, même à faible dose, pendant la grossesse et l’allaitement, pourrait favoriser l’apparition d’allergies alimentaires et d’asthme chez l’enfant. Selon l’Inserm, l’exposition aux pesticides pendant la grossesse (exposition professionnelle ou par utilisation domestique) expliquerait certains cancers, en particulier les leucémies et les tumeurs du système nerveux central.

Des recherches sont nécessaires pour évaluer et contrer l’impact des perturbateurs endocriniens sur le placenta

En 2013, l’Anses confirmait les risques du Bisphénol A pour les caissières enceintes. Dans son rapport, l'organisme préconisait de réduire les expositions au BPA pendant la grossesse, notamment pour les femmes travaillant avec ces tickets à impression thermique, mais aussi pour l'ensemble de la population, car de nombreuses études suggèrent que les perturbateurs endocriniens peuvent affecter le déroulement de la grossesse. Alors que le Bisphénol A a été remplacé par du bisphénol S et du bisphénol F, ces substances ne sont finalement pas si différentes de l'originale, selon le toxicologue. De nouvelles recherches sont donc nécessaires pour protéger les femmes enceintes de ces substances.

Aujourd’hui, la FRM mène divers projets pour étudier l’impact que les molécules perfluorées ou PFAS (qu’on retrouve notamment dans les ustensiles de cuisine antiadhésifs ou encore les emballages alimentaires) peuvent avoir sur le placenta ou dans le liquide amniotique. Des milliers de PFAS ont de multiples effets sur la grossesse, la reproduction, le système immunitaire, le fonctionnement du foie ou les maladies métaboliques. Pour autant, seuls quatre PFAS sont aujourd’hui interdits.

Comment échapper à ces risques ?

En cas de contact professionnel avec des substances toxiques, France assos santé (l’Union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé) recommande de prévenir le plus rapidement possible son médecin du travail. L’employée pourrait avoir droit à une compensation salariale en cas de suspension du travail, ou à être réaffectée à un poste ne présentant pas de danger par rapport à sa grossesse sans diminution de salaire.

Au quotidien, quelques conseils de base sont à suivre : ne pas chauffer de plat au micro-ondes dans une barquette en plastique, privilégier les bouteilles en verre, installer un filtre à eau sur les robinets, utiliser des revêtements antiadhésifs sans PFAS pour les ustensiles de cuisine et enfin privilégier le bio pour limiter l'exposition aux pesticides.

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