Greffer une tête et un corps humains : ce sera possible dans deux ans, affirme un chirurgien italien

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 28 février 2015 - 13:07
Mis à jour le 01 mars 2015 - 15:42
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Frankenstein Film
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Science-fiction, horreur ou bientôt réalité?
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Un chirurgien italien affirme que la greffe d'un corps humain (donneur) à une tête humaine (receveuse) est possible d'ici 2017. Le gros obstacle reste la fusion des deux moelles épinières.

Ce n'est pas de la science-fiction, selon lui. Un chirurgien italien, le Dr Sergio Canavero, affirme qu'il sera possible, d'ici deux ans, de greffer un corps entier sur une tête humaine.

Le très sérieux hebdomadaire scientifique britannique New Scientist et le site spécialisé Surgical Neurology International viennent de publier les travaux de ce chirurgien du Groupe de neuromodulation avancée de Turin, présentés pour la première fois il y a deux ans.

"Je pense que nous en sommes maintenant à un point où les aspects techniques (d’une greffe de la tête) sont tous réalisables", affirme le Dr Canavero, qui présentera le résultat de ses recherches en juin prochain au 39e congrès annuel de l'Académie américaine des chirurgiens neurologiques et orthopédiques (AANOS), à Annapolis, dans le Maryland (nord-est des États-Unis).

Le médecin italien, partisan de la chirurgie pour prolonger la vie des malades dont les muscles et les nerfs sont dégénérescents et les organes atteints de cancer, pense que les deux obstacles majeurs à une greffe d'un corps sur une tête peuvent désormais être surmontés: la greffe de la moelle épinière et le phénomène de rejet provoqué par le système immunitaire du corps greffé.

Les progrès de la médecine font qu'on a réussi à allonger le temps pendant lequel les cellules de la tête du receveur et celles du corps du donneur peuvent survivre sans oxygène, les deux parties pouvant être congelées un certain temps, affirme le Dr Canavaro. Selon lui, les progrès portent également sur la greffe des deux moelles épinières, qui reste l'obstacle majeur, les greffes de peau, de tissus, de vaisseaux sanguins et de nerfs étant désormais maîtrisées.

Il suggère d'utiliser du polyéthylène glycol (un liquide connu pour ses capacités de développement des cellules de moelle épinière) et des électrodes pour aider à "fusionner" les deux moelles épinières, le patient étant maintenu en coma artificiel pendant trois ou quatre semaines. "Au réveil, le patient sera capable de bouger et de parler. Au bout d'un an de physiothérapie, il devrait pouvoir marcher", déclare le chirurgien italien, qui affirme avoir "déjà une cinquantaine de candidats atteints de dystrophie musculaire, de tétraplégie ou encore transsexuels".

Le Dr Canavero est contesté par une partie de la communauté scientifique et médicale, mais "n'est pas seul dans ses travaux de greffe de tête", souligne New Scientist dans son article. Le Dr Xiao-Ping Ren, de l'Université médicale de Harbin (nord-est de la Chine), a ainsi montré récemment qu'une greffe de tête de souris était possible et va utiliser les travaux du Dr Canavaro, dans les prochains mois, sur des souris et des singes.

L'hypothèse d'une greffe de tête n'est pas nouvelle, des docteurs Frankenstein modernes s'y étaient déjà essayés sur des animaux. En 1954, le chirurgien russe Vladimir Demikhov avait transplanté deux têtes de chiens sur le corps d’un autre chien (vidéo ici, attention les images peuvent choquer). Et en 1970, le chirurgien américain Robert White, de l'Université de Cleveland dans l'Ohio, avait transplanté la tête d’un singe sur le corps d’un autre (vidéo ici, attention les images peuvent choquer). Mais dans les deux cas, les animaux n'avaient vécu que quelques jours.

 

 

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