Grippe : l'épidémie particulièrement meurtrière cette année
La grippe a frappé fort cette année. Selon le dernier bilan de l'Institut de veille sanitaire (InVS), quelque 98 personnes sur les 2,5 millions de personnes touchées cet hiver sont déjà mortes de la grippe saisonnière en France. Si le bilan est déjà lourd, la maladie pourrait en réalité avoir causé la mort d'un nombre beaucoup plus important de personnes. Cités par Le Parisien, l'urgentiste Patrick Pelloux et François Bricaire, infectiologue consultant à la Pitié-Salpêtrière à Paris, estiment que l'épidémie pourrait avoir tué cette année entre 5.000 et 7.000 personnes, soit plus du double du nombre habituel de victimes.
Cette différence d'estimation s'explique néanmoins par la méthode appliquée. La première se base sur le nombre de décès "directs" observés par les médecins du réseau Sentinelles tandis que la seconde provient des estimations d'épidémiologistes spécialisés se basant sur la surmortalité constatée depuis le début de l'épidémie et non sur les cas de décès "directs".
Selon l'InVs qui a annoncé une "nette augmentation de la mortalité toutes causes confondues" depuis début 2015, il s'agit de l'"épisode de surmortalité hivernale le plus important depuis ces cinq dernières années". Dans le détail, ce sont les personnes âgées qui sont les plus durement frappés. Dans son bilan, l’institut précise que les plus de 65 ans représentent près de la moitié (48%) des 970 cas graves de grippe admis en réanimation depuis le 1er novembre dernier. "Le nombre d'hospitalisations augmente toujours chez les personnes de 65 ans et plus, alors qu'il diminue dans les autres groupes d'âge", a-t-il indiqué.
Sept jours après le lancement du plan Orsan qui vise à aider les hôpitaux à affronter l'épidémie de grippe, le Dr François Braun, président de Samu-Urgences de France, a fait un premier bilan dans une interview accordée au Figaro. "On ne peut pas nier qu'il y ait une évolution positive depuis quelques jours, mais il est un peu tôt pour savoir la part jouée par la baisse de l'épidémie, par les mesures mises en place dans les établissements et ce qui est lié directement au plan Orsan, dont c'est la toute première mise en application", a-t-il déclaré.
Si l'épidémie commence toutefois à s'essouffler selon l'organisme de santé, son activité reste "forte" dans de nombreuses régions telles que le Limousin, la région Midi-Pyrénées et Champagne-Ardenne.
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