Hausse des décès chez les personnes d'âge moyen : inquiétude chez les assureurs britanniques
SANTE - La hausse des décès chez les Britanniques d'âge moyen menace les profits des assureurs Aviva et Legal & General, une problématique post-Covid pointée du doigt par l’Office of National Statistics.
Une hausse inhabituelle des décès parmi les Britanniques d'âge moyen pourrait diminuer les profits des assureurs Aviva Plc et Legal & General Group, selon un rapport de Bloomberg Intelligence. L'analyse des données de l'Office for National Statisticsa révélé que le taux de mortalité des 40-44 ans s'est le plus dégradé au premier semestre 2023. Le nombre de décès par âge pour 100 000 personnes a augmenté de 6% durant cette période, après deux années de baisse.
28 000 décès supplémentaires sur les six premiers mois de 2023
L'Office for National Statistics (ONS) du Royaume-Uni a calculé qu'il y a eu 44 255 décès supplémentaires enregistrés au Royaume-Uni en 2022, tous âges confondus, par rapport à la moyenne quinquennale (hors 2020). Cette tendance s'est poursuivie en 2023 avec 28 024 décès supplémentaires enregistrés dans les six premiers mois de l'année par rapport aux attentes.
Un article paru dans le journal médical The Lancet rapporte que les effets des infections au Covid, ainsi que les pressions sur le Service national de santé (NHS) dans la gestion des maladies aiguës et chroniques, pourraient en être une raison. Toutefois, les auteurs ajoutent qu'il est encore trop tôt pour en être sûr, mais cette tendance est également observée dans de nombreux autres pays.
L’étude précise aussi que les décès impliquant des maladies cardiovasculaires étaient 33% plus élevés que prévu, tandis que les décès impliquant des maladies cardiaques ischémiques étaient 44 % plus élevées, les maladies cérébrovasculaires 40 % plus élevées et l'insuffisance cardiaque 39 % plus élevée. Même si les causes des décès peuvent être multifactorielles, et si l’évolution des données de mortalité doivent être interprétées avec beaucoup de prudence, on ne peut pas exclure que la campagne de vaccination anti-Covid fasse également partie des causes de la hausse des décès, les accidents cardiovasculaires faisant partie des effets secondaires les plus remontés en pharmacovigilance.
Un impact sur la tarification des assurances-vie
Cette augmentation récente des décès est suffisamment inhabituelle pour avoir provoqué des débats au Parlement. Si l’ancienne ministre de la Santé, Maria Caulfield a déclaré que les maladies coronariennes avaient contribué à une surmortalité en Angleterre au cours de l'année écoulée, elle n'a pas répondu directement à la question de savoir si une enquête plus approfondie sur la cause des décès excédentaires serait menée.
Du côté des assureurs, c’est le casse-tête. Les produits d'épargne et de pensions des assureurs agissent comme une couverture naturelle contre les changements à long terme des tendances de mortalité, mais une hausse soutenue des décès dans la tranche d'âge des 40-44 ans impacterait la tarification de tous les produits d'assurance-vie.
"Si la tendance se confirme, cela pourrait réduire les profits des assurances temporaires chez les leaders du marché Legal & General et Aviva", ont déclaré les analystes en Business Intelligence, Kevin Ryan et Juliet Abiola. On peut donc s’attendre à ce que cette baisse du profit des assureurs soit reportée d’une manière ou d’une autre sur leurs clients, et donc le citoyen...
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.