Hausse des décès en Espagne
Au cours du dernier semestre, l'Espagne a enregistré un grand nombre de décès. Le ministère de la Santé a récemment reconnu les faits, mais ne peut en expliquer les raisons. Il n'existe pas encore de consensus scientifique sur les causes spécifiques de la surmortalité en Espagne, mais les experts pointent du doigt plusieurs facteurs.
En 2021, la surmortalité toutes causes confondues était de 2 743 et cette année, le chiffre passe à 35 369. Une différence de plus de 30 000 décès. Selon le système de surveillance quotidienne de la mortalité toutes causes confondues (Momo), il y a eu, à la fois, un nombre record de décès, et un nombre record de 5 865 décès attribuables à la chaleur. En outre, il y a eu 10 410 décès dus au Covid au cours des six derniers mois. Même si l'on additionnait ces deux causes, il resterait encore 11 850 décès non attribués à la météo ou au virus. Dans la même période, entre mai et octobre, la surmortalité est de 14 567 en 2020 et de 10 004 en 2021. Par conséquent, les décès inattendus représentent le double de ceux de 2020 et le triple de ceux de 2021, toujours en tenant compte la période estivale.
« C'est une année très mauvaise pour la mortalité et c'est encore pire qu'il n'y paraît »
D'après l'article paru dans le journal espagnol El Mundo, jeudi 9 novembre, Salvador Peiró, porte-parole de la Société espagnole de santé publique et d'administration de la santé (Sespas) et chercheur à la Fondation pour la promotion de la santé et la recherche biomédicale de la Communauté de Valence (FISABIO) explique qu'il s'agit « d'une très mauvaise année pour la mortalité et c'est encore pire qu'il n'y paraît, parce qu'il y a l'effet moisson ».
Ce que le porte-parole entend par « effet moisson » ce sont les conséquences d'une crise sanitaire.
Lorsque de nombreuses personnes vulnérables meurent, notamment celles qui, dans des conditions normales, seraient mortes dans les mois ou les années qui suivent, il arrive un moment où les statistiques commencent à refléter moins de décès que prévu. Cependant, l'expert analyse actuellement le contraire : « La situation attendue après les vagues de Covid serait une absence de mortalité, et non un excès, car un grand nombre de personnes qui seraient mortes au cours de l'année suivante sont déjà mortes à cause du Covid. Cependant, nous n'avons pas remarqué cet effet ».
Chaleur estivale, Covid et crise du système de santé
Un autre fait inhabituel concernant l'année 2022 est que la surmortalité la plus élevée s'est produite en été, lorsque les vagues de chaleur et la Covid ont coïncidé, et non en hiver, comme d'habitude.
Le porte-parole de Sespas émet l'hypothèse suivante : «il est possible qu'il y ait des interactions entre les facteurs, et que le modèle que nous avons pour la chaleur pure ne soit pas le même que pour la chaleur plus Covid. Il est possible qu'une cause ait augmenté l'autre : que nous n'ayons pas additionné, mais multiplié ».
La seconde cause évoquée par Salvador Peiró pourrait être la crise du système de santé, qui n'a pas su prendre en charge de manière adéquate les personnes vulnérables ces dernières années. Le chef du service de neurologie de l'hôpital universitaire d'Albacete, Tomás Segura, interrogé par Antena 3, est du même avis : « Le système de santé ne fonctionne pas correctement ». Tous deux soulignent qu'il a été possible de poser des diagnostics tardifs en raison de la saturation des hôpitaux due à la pandémie. « Il y a des maladies qui peuvent avoir une issue fatale », poursuit Tomás Segura.
Plus de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux
La surmortalité, qui correspond à la différence entre les décès attendus selon la moyenne statistique et ceux qui se produisent réellement, touche cette année d'autres pays, bien qu'elle ait été particulièrement prononcée en Espagne pour les mêmes raisons.
« Ces décès doivent être d'origine vasculaire », déclare Tómas Segura qui explique que les phénomènes de thromboses « provoquent des AVC, des infarctus du myocarde et des embolies pulmonaires ». Les médecins le constatent dans leurs propres pratiques. José Luis Carrasco, interne et expert en maladies cardiovasculaires, affirme que ce chiffre a augmenté de 20 % en Espagne. L'origine, observe-t-il, « est les effets du Covid-19 ». Et Segura réaffirme : « Toute personne ayant eu la maladie présente un risque vasculaire plus élevé ».
En outre, les données provenant du service de santé du gouvernement basque démontrent que selon la population et le pourcentage d'inoculations avec la 3ᵉ dose du vaccin dans les différents groupes d'âges, le taux total de décès sur 100 000 habitants est de 367. Soient 348 correspondants aux vaccinés et 19 aux non vaccinés, ce qui signifie que le taux de décès est 94,67% plus bas chez les personnes non-vaccinés que chez celles qui sont vaccinés. Ces données rappellent celles de l'étude israélienne publiée en avril dernier dans The Journal of Clinical médecine, portant sur 196 992 adultes non vaccinés et révélant « aucune augmentation de l'incidence de la myocardite et de la péricardite » après une infection par le Covid.
Tout comme les troubles menstruels, les myocardites sont aussi les conséquences des effets secondaires du vaccin. D'après une étude du Lancet sur des jeunes de 19 à 29 ans vaccinés et victimes de myocardites, 90 jours après l'apparition des symptômes, 26% de ces jeunes avaient toujours recours à un traitement, car leur cœur n'était pas complètement rétabli et 30% se plaignaient encore de douleurs. Leur espérance de vie s'en voit donc affectée. Rappelons que le laboratoire Moderna avait d'ailleurs retiré son vaccin du marché pour ses raisons, il est donc facilement possible de comprendre la dangerosité et les répercussions de ce type d'injection.
Des enquêtes sérieuses sont donc nécessaires en Espagne comme dans tous les autres pays touchés par cette hausse inhabituelle de la mortalité. Nul ne sait aujourd'hui si ce sont les effets des infections du Covid sur des personnes vaccinées et non vaccinées, l'implication des effets secondaires du vaccin ou encore l'augmentation des suicides durant l'épidémie ou les trois à la fois qui sont à l'origine de ce phénomène. Par conséquent, toute la lumière devra être faite sur cet excès de mortalité pour en déterminer les causes.
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