Inégalités sociales : l'obésité frappe beaucoup plus les enfants d'ouvriers
Mieux vaut naître riche que pauvre pour être en bonne santé, c'est encore une triste réalité en 2015. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), un organe dépendant du ministère de la Santé, a publié mardi 16 une étude soulignant le poids des inégalités sociales sur la santé des enfants. Le constat est accablant: "dès l’âge de 6 ans, indicateurs de santé et habitudes de vie rendent compte de fortes disparités selon le milieu social", avancent ses auteurs.
Surpoids, obésité, caries, dès le plus jeune âge les enfants d'ouvriers sont ainsi surexposés à ces pathologies dangereuses pour la santé et le développement. Comparé aux descendants de cadres, ils sont ainsi près de deux fois plus touchés par la surcharge pondérale (respectivement 15,6% contre 7,2%) et quatre fois plus par l'obésité (5,8% contre 1,3%).
En ce qui concerne la santé bucco-dentaire également le bilan est frappant puisque quatre fois plus d'enfants d'ouvriers que de cadres (30,5% contre 7,8%) ont au moins une dent cariée. Pire, les premiers ont en moyenne six fois plus de caries non soignées (24%) que les seconds (4%).
Selon les auteurs de l'étude, des chercheurs de la DREES et de l'Institut de veille sanitaire (InVS), si l'on constate une stabilisation des écarts depuis 2006, depuis, les fortes inégalités sociales toujours enregistrées baissent plus.
La faute à "des comportements fortement différenciés, forgés au quotidien par le milieu social et culturel", souligne le rapport. Concrètement, cela se traduit par des comportements plus sains chez les enfants de cadres, qui passent moins de temps devant la télévision ou les jeux vidéo et consomment moins de boisson sucrées, notamment, que ceux d'ouvriers.
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