L'aspartame "peut-être" cancérogène selon l'OMS
DÉPÊCHE — L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a classé ce jour l'aspartame dans la catégorie des "cancérogènes possibles". Néanmoins, l'institution n'a pas jugé utile de changer les recommandations journalières, qui demeurent au beau fixe depuis 1981.
Présent dans la grande majorité des sodas "light", chewing-gum ou plats préparés, cet édulcorant a un pouvoir sucrant 200 fois supérieur à celui du sucre classique. Au total, ce sont quelque 2 500 produits alimentaires qui en contiennent en Europe.
Aujourd'hui, l'OMS a indiqué que l'aspartame présentait des "indications limitées" relatives au cancer chez l'Homme. "Peut-être" cancérogène, il a été inséré dans le groupe 2B de la classification, où l'on retrouve aussi l'extrait d'aloe vera ou l'acide caféique. Comme le rapporte Le Point, selon Paul Pharoah, professeur d'épidémiologie du cancer au centre médical Cedars-Sinai à Los Angeles, "le grand public ne devrait pas s'inquiéter du risque de cancer associé à un produit chimique classé dans le groupe 2B".
Le Dr Francesco Branca, directeur du département Nutrition, santé et développement de l'OMS, est du même avis : "Nous ne conseillons pas aux entreprises de retirer leurs produits et nous ne conseillons pas non plus aux consommateurs d'arrêter complètement leur consommation". L'organisme n'a d'ailleurs pas changé les recommandations journalières, qui demeurent à 40 milligrammes par kilogramme de poids corporel. Autrement dit, c'est une dizaine de canettes par jour. N'y a-t-il vraiment aucun risque ?
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La consommation d'aspartame a explosé dans les années 2000, mais les débats concernant ses dangers n'ont fleuri que plus tard. En 2017, une étude scientifique publiée dans "Plos Medicine" montrait non seulement que cet édulcorant n'avait aucun effet bénéfique sur la perte de poids, mais qu'il pouvait surtout être contre-productif. En effet, les personnes qui en consomment ont tendance à vouloir davantage de sucre. Le comble. Résultat, "les boissons édulcorées augmenteraient le risque de développer un diabète de type 2", comme l'écrivait alors Le Point. Aujourd'hui, le cancer s'ajoute au diabète.
L'OMS le sait très bien, le Dr Branca ayant d'ailleurs conclu ainsi : "Entre un cola avec de l'édulcorant et un cola avec du sucre, je pense qu'une troisième option devrait être envisagée : boire de l'eau."
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