L'Utah, premier État américain à interdire la fluoration de l'eau


L'Utah est devenu le premier État américain à interdire la fluoration de l'eau potable, au moment où cette politique de santé publique, en vigueur depuis des décennies aux États-Unis, est de plus en plus remise en cause.
Le nouveau ministre de la Santé Robert Kennedy Jr de l'administration de Donald Trump se dit depuis longtemps opposé à l'ajout de fluor dans l'eau potable distribuée à environ 200 millions d'habitants, soit les deux tiers des Américains, s'appuyant notamment sur les études d'un des plus grands chercheurs dans le domaine, le Dr Limeback membre de l'Académie nationale des sciences des États-Unis. Limeback s'est officiellement opposé à l'ajout de fluorure dans l'eau potable, après avoir soutenu cette pratique pendant des années, arguant que les risques toxicologiques, comme l’augmentation de la fluorose dentaire (touchant un tiers des enfants selon le CDC en 2005) et les effets potentiels sur les os, le cerveau (baisse du QI), et la thyroïde étaient un problème majeur surpassant les bénéfices.
Il a entre autres présenté ses excuses publiques aux étudiants et collègues de l’Université de Toronto, admettant avoir "involontairement induit en erreur" en promouvant la fluorisation sans avoir examiné les données toxicologiques disponibles. Cette démarche, rapportée dans une interview en avril 2000, aura marqué un moment clé où il a reconnu avoir suivi pendant 15 ans une narrative sans la questionner.
La loi signée jeudi par le gouverneur de l'Utah, dans l'ouest des États-Unis, interdira donc la fluoration de l'eau à partir du 7 mai. D'autres États dirigés par des républicains comme le Dakota du Nord, le Tennessee et le Montana prévoient désormais d'avoir la même démarche, même si les centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) présentent cette politique comme l'une des réussites de santé publique du 20ᵉ siècle.
Toutefois, des critiques ont évoqué des effets potentiellement neurotoxiques.
L'année dernière, le ministère de la Santé de l'ancien président Joe Biden avait conclu " que des taux élevés de fluorides étaient associés à des QI plus bas.
En janvier, dans la prestigieuse revue scientifique JAMA Pediatrics, les mêmes chercheurs du gouvernement évoquaient dans une étude une "association statistiquement significative" entre l'exposition aux fluorides et des QI moins élevés.
Pour l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le seuil de sécurité est de 1,5 milligramme par litre, soit environ le double de la valeur recommandée par les États-Unis (0,7 mg/l). Selon l'étude, les données sont insuffisantes pour déterminer si cette limite doit être révisée.
Les politiques de fluoration de l'eau varient beaucoup d'un pays à l'autre, beaucoup, comme l'Allemagne et la France, n'y ont pas recours.
Les partisans de la fluoration affirment qu'elle réduit les disparités socio-économiques en matière de soins dentaires.
La balance bénéfice risque semble néanmoins de plus en plus en sa défaveur.
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