Le chômage tuerait entre 10.000 et 20.000 personnes par an

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AZ
Publié le 25 mars 2015 - 14:06
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Une file d'attente à Pôle emploi.
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©Eric Gaillard/Reuters
Le chômage tuerait entre 10.000 et 20.000 personnes chaque année.
©Eric Gaillard/Reuters
Selon une étude de l'Inserm, le chômage serait un facteur de surmortalité. Elle serait trois fois supérieure chez les personnes en recherche d'emploi à celle des personnes en activité.

Si la baisse du chômage est devenue une priorité pour le gouvernement, la santé des chômeurs a elle aussi son importance et pour cause: le chômage tuerait ainsi "entre 10 et 20.000 personnes par an", soit au moins cinq fois plus que les accidents de la route. C'est la conclusion d'une étude publiée en décembre dernier dans la revue International Archives of Occupational and Environmental Health et dirigée par Pierre Meneton, chercheur en santé publique à l'Institut national de santé et de la recherche médicale (Inserm). 

Cette enquête, menée entre 1995 et 2007 auprès de 6.000 hommes et femmes âgés de 35 à 64 ans, met en avant une "surmortalité très importante" des chômeurs, presque trois fois supérieure à celle des autres catégories de la population. Le chômage aurait notamment "des effets majeurs sur la survenue d'accidents cardiovasculaires et de pathologies chroniques". "Ces effets sont bien liés à la condition de chômeur, parce que les retraités ou les personnes volontairement inactives ne sont pas touchées", explique le professeur Meneton. Selon lui, les chômeurs ont des "comportements à risques". En moyenne, "ils consomment plus d'alcool, moins de fruits et légumes et ont un apport calorique, hors alcool, très significativement plus élevé que la moyenne".

Pire encore, d'après son auteur, ces résultats sont probablement "une sous-estimation de la réalité". Ils se basent en effet sur un échantillon de personnes plus favorisées que la moyenne et ne tiennent pas compte des effets de la crise économique. Pour l'heure, aucune autre étude plus précise n'a été publiée sur le sujet.

Pour faire face à cette réalité, le ministère du Travail a récemment confié à l'Inspection général des affaires sociales (Igas) une mission "sur la prise en compte des problématiques de santé dans l'accompagnement des demandeurs d'emploi".

 

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