Le site de la Concorde imposera durant les JO des repas exclusivement végétariens
Le responsable restauration du comité d'organisation des JO, Philipp Würz, estime le moment des plus propice afin de prouver les possibilités qu’offre l’alimentation végétarienne. Des possibilités à présent imposées sur le site de la Concorde. « Les Jeux sont une occasion unique de montrer qu'un autre modèle est possible ».
Ce site accueillera les jeux urbains pour les Jeux olympiques de Paris en inaugurant un parti pris dans l’histoire des jeux, à savoir une offre entièrement végétarienne pour le public présent. Cette annonce a été faite durant une présentation à la presse des recettes servies au moment des Jeux, à destination des athlètes comme du public et assurées par Sodexo Live. Une société française qui a pourtant eu son lot de casseroles. Le journaliste Jean Songe relatait, dans son ouvrage Sodexo la gloutonne en 2021, la qualité douteuse des aliments donnés en cantines. Nous y retrouvons le scandale des cordons bleus fabriqués à partir de peaux de dindes, des viandes dopées à l’eau ou encore en 2018 la découverte par des parents parisiens que des allumettes bio, présentées comme étant végétariennes, étaient essentiellement composées d’eau, de sucre, d’huile, d’amidon ou encore de différentes poudres. Une qualité des aliments qui peut inquiéter donc.
Les quatre épreuves urbaines annoncées sur la place emblématique parisienne sont le BMX freestyle, le basket à trois, le breaking et le skateboard. Elles se tiendront du 27 juillet au 10 août et semblaient être l’occasion pour le responsable restauration de « pousser le curseur le plus loin possible ». Une recette phare serait notamment le hot-dog végétarien, avec lequel nous pouvons avoir du mal à saisir le rayonnement à la française.
Cette décision radicale ne se veut pas pour autant caricaturale. « On veut montrer qu'on peut proposer des recettes gourmandes sans viande, sans être dans la caricature d'un remplacement de la viande » explique M. Würz, qui rappelle que cette décision sonne là « l'aboutissement de 4 ans de travail ». Outre les hot-dogs, les visiteurs comme les athlètes pourront par ailleurs trouver une quinzaine de recettes végétariennes mises au point par les chefs du leader mondial de « l’alimentation durable ». Cela passerait de la salade de pâtes au croque-monsieur végétarien, ou encore aux falafels de betteraves. Tandis que la satiété pourrait inquiéter, le chef exécutif de Sodexo Live assure qu’il s’agit là de recettes « gourmandes et roboratives ».
La question des prix a, elle aussi, été soulevée, et la société assure que cela serait similaire aux prix déjà pratiqués lors de grands événements sur Paris, à savoir une fourchette de prix allant de 6 à 10 euros.
Cependant, le choix végétarien ne sera pas catégorique pour les athlètes. En effet, ceux qui le souhaitent auront accès à des plats avec viande. Cette décision de repas végétariens pour les publics vise à diviser par deux l’empreinte carbone des 13 millions de repas servis durant les compétitions. Curieusement, 80% de ces ingrédients seront français. Peut-être était-il plus pertinent de commencer par l’origine des produits entièrement française avant de s’attaquer au régime alimentaire ?
Voilà différents points qui s’accumulent pour questionner l’honnêteté d’une telle démarche se voulant plus écologique sur le papier. Mais à quel prix ?
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