Le virus Zika pourrait rester présent six mois dans le sperme et serait lié à une nouvelle pathologie
Deux études inquiétantes concernant le virus Zika sont parues cette semaine. Des chercheurs brésiliens ont publié début juillet dans le British Medical Journal une étude pointant la probabilité d'un lien entre Zika et l'arthrogrypose, une maladie neuromusculaire caractérisée par des déformations articulaires. Autre menace: la longévité du virus. Jeudi 11, la revue européenne Eurosurveillance a expliqué que le virus était toujours présent dans le sperme d'un homme qui l'avait contracté six mois plus tôt alors que la durée de persistance maximale était jusque là de trois mois.
La corrélation entre Zika et la microcéphalie, anomalie de la croissance de la boîte crânienne des bébés nés de mères contaminées par le virus, était reconnue. Mais des scientifiques brésiliens cherchent à déterminer le lien entre Zika et l'arthrogrypose, qui provoque des déformations articulaires à la naissance en particulier dans les bras et les jambes.
Ils ont suivi sept enfants nés avec des déformations aux bras et aux jambes et ont cherché à déterminer si la maladie s'était développé par le biais d'une cause connue: VIH, syphilis, toxoplasmose, rubéole… N'ayant pas trouvé d'éléments concordants, ils ont écarté cette éventualité. Certains de ces nourrissons souffraient également de microcéphalie, les chercheurs ont donc pensé que les malformations seraient causées par une infection congénitale due à Zika.
Les bébés présentaient des calcifications cérébrales, qui produisent une accumulation de calcium dans le cerveau. Le virus Zika produirait des lésions dans le cerveau où le calcium se déposerait. L'arthrogrypose serait ainsi probablement due à un dysfonctionnement des nerfs moteurs à l'origine de la contraction et de la relaxation des muscles. D'autres études sont nécessaires afin de déterminer le lien exact entre le virus et cette pathologie.
Autre information peu réjouissante: la durée de persistance du virus Zika dans le sperme pourrait être plus longue que ce que pensaient les scientifiques. Un Italien de 30 ans a séjourné à Haïti, où il avait été contaminé par le virus et ressenti de la fièvre et des démangeaisons pendant cinq jours.
91 jours plus tard, les analyses montraient que Zika était présent dans son urine, sa salive et son sperme. Le 134e jour, seul le sperme était encore positif, et six mois plus tard, la situation était la même.
Le jeune homme ne souffre d'aucune maladie chronique ni déficience immunitaire. Par mesure de précaution, il a utilisé des préservatifs dans ses rapports avec son épouse, qui n'a pour sa part pas contracté le virus.
Le virus Zika est le plus souvent transmis par une piqûre de moustique mais peut aussi l'être par voie sexuelle, ou par un contact avec du sang contaminé.
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