Les égouts témoignent d’une consommation accrue de fruits et légumes par les habitants du XXème à Paris
Pour servir la science, les habitants du XXème ont modifié leur alimentation pendant une semaine en consommant plus amplement fruits et légumes. Les chercheurs du CNRS ont alors constaté la présence accrue de molécules issues de ces fruits et légumes dans les eaux usées.
L’expérience menée en mars dernier, nommée « ÉGOUT », a permis de mettre en lumière l’augmentation de molécules provenant du soja, de céréales ou d’autres fruits et légumes. Présentée ce mercredi 5 juin à la mairie du XXème, l’étude souligne la réussite de l’expérience après que les scientifiques ont demandé à une grande partie des habitants de l’arrondissement - 135 000 -, de consommer plus de fruits et légumes durant une semaine à la mi-mars.
Des résultats que les scientifiques estiment probants. En effet, après des prélèvements quotidiens réalisés au bas du réseau des eaux usées, l’augmentation de molécules provenant d’une alimentation végétale serait indéniable.
Face aux témoins constitués par les prélèvements réalisés le mois passé, les scientifiques font corréler les deux échantillons pour constater une hausse notable de la concentration des molécules mentionnées. La semaine suivant l’expérience témoigne à nouveau des variations possibles dans les eaux usées en observant une diminution de ces molécules lorsque les usagers reviennent sur leur alimentation d’origine.
Bien que le taux de participation des habitants soit impossible à quantifier, les résultats obtenus démontrent que les sensibilisations faites par les scientifiques dans les marchés alimentaires de l’arrondissement et à l’école des Pyrénées ont... porté leurs fruits.
« On ne croyait pas avoir réussi à les convaincre, ils ont joué le jeu », se félicite Catherine Carré, enseignante-chercheuse à l’Université Paris 1. « C’est plus efficace que des enquêtes déclaratives où l’on doit frapper à 1 000 portes pour obtenir 60 réponses. » ajoute-t-elle dans un article au Parisien.
Selon la professeure, les résultats seraient prometteurs pour de futures études. « Savoir que l’on peut détecter des habitudes alimentaires dans les eaux usées permet d’imaginer la mise en place de politique publique puis son évaluation ou l’évolution des pratiques, par ce genre d’expérience » conclut-elle.
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