L'infertilité, une menace pour l'humanité ?
Un rapport publié en février 2022, co-signé par le professeur Samir Hamamah, chef du service de biologie de la reproduction au CHU de Montpellier, et Salomé Berlioux, responsable de l'association "Chemins d'avenir", alertait sur la menace d’infertilité dans le monde. Rendu au ministre de la Santé, Olivier Véran, et au secrétaire d’État chargé de la Protection de l’Enfance, Adrien Taquet, il dresse un bilan inquiétant pour l’humanité.
Quelles sont les causes de l'infertilité ?
"Il s’agit avec ce rapport de vraiment tirer la sonnette d’alarme, car oui, l’espèce humaine est en danger", déclare-t-il, affirmant qu'en Europe, et en France plus particulièrement, notre espèce est en danger.
Sujet relativement délaissé dans le débat public, l’infertilité touche pourtant 3,3 millions de citoyens français. En France, un couple sur huit rencontre des difficultés à concevoir des enfants. Malgré 25 % de cas inexpliqués, les couples peuvent mettre jusqu’à deux ans avant de réussir à avoir un enfant.
Bien que la pollution soit l'un des facteurs principaux identifiés, l'âge de recul à la maternité rentre également en jeu. Le rapport précise qu'il ne fera qu'augmenter, estimant que l'âge moyen du premier enfant augmentera jusqu'à 32 ans.
De nombreuses raisons peuvent expliquer cette chute de la fertilité. Outre la pollution atmosphérique, le mode de vie des individus, ou encore les médicaments ont un impact sur l'infertilité des hommes et des femmes.
Les facteurs sociétaux sont à prendre en compte. Le professeur Hamamah estime qu'il faut "repenser notre modèle sociétal pour permettre à ceux qui le désirent de faire un enfant sans problème de jugement, de crèche ou au sein de leur entreprise."
Prévenir pour mieux guérir
Le professeur Hamamah insiste sur la nécessité de faire de la prévention pour la jeunesse. Il estime que "c'est la clef de voûte pour empêcher certaines infertilités." D'après lui, bien que les écoles informent les jeunes sur les risques liés à la sexualité, ou sur les modes de protection, le principe de la reproduction n'est pas abordé. "On est à côté de la plaque au niveau prévention. C’est dès le collège qu’il faut la débuter", insiste-t-il.
Détaillées dans le Point, des recommandations ont été établies par les experts pour préserver notre santé reproductive, comme "la création d'un institut national de la fertilité". L'auteur du rapport ajoute qu'il faudrait avoir une meilleure connaissance des produits reprotoxiques pouvant avoir des effets néfastes sur la fonction sexuelle et la fertilité.
"L'espèce humaine tout entière est en danger de disparition", martèle-t-il, soulignant que tous les pays sans exception sont concernés, si l'État ne joue pas son rôle. Quarante ans de PMA, et "ce n’est pourtant que la première fois qu’un plan national sur la fertilité est lancé", prévient-il.
Voir aussi : "Il y a une volonté de ne pas savoir": le collectif "Où est mon cycle" au Parlement européen
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.