LSD : sous son emprise, le cerveau fonctionne comme celui d'un enfant
C'est une avancé de taille. Pour la première fois, des scientifiques ont pu observer les effets du LSD sur notre cerveau grâce aux avancées réalisées dans le domaine de l'imagerie médicale. Ainsi, sous l'emprise de cette drogue, qui est l'une des plus puissantes aux effets hallucinogènes connues à ce jour, certaines zones de notre cerveau, qui ne communiqueraient pas ou peu entre elles en temps normal, seraient d'avantage connectées. Pour les scientifiques, la consommation de ce type de drogue permettrait donc de "décloisonner" notre cerveau, ce qui lui permettrait de fonctionner "librement et sans contrainte comme celui des enfants".
"Normalement, notre cerveau est composé de réseaux indépendants qui séparent différentes fonctions spécifiques, comme la vision, l'ouïe ou le mouvement. Sous LSD, la séparation de ces réseaux se brise et on obtient un cerveau plus intégré, plus unifié", a ainsi expliqué Robin Carhart-Harris, co-responsable de l'étude dont les résultats ont été publiés lundi 11 dans la revue scientifique PNAS.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont réuni 20 volontaires en bonne santé qui avaient déjà fait l’expérience d’une drogue hallucinogène au moins une fois dans leur vie. Un premier groupe a reçu un placebo, tandis que l'autre une dose modérée de 75 microgrammes de LSD. Les chercheurs ont ensuite scanner leur cerveau pour voir comment la drogue altère ses fonctions. Grâce à ces examens, ils ont également pu analyser ce qui s'y passe lorsque les volontaires expérimentent des hallucinations visuelles. Concrètement, le cortex visuel, qui traite au quotidien les stimulations visuelles, accroît sa connectivité avec d'autres régions du cerveau sous l'emprise de cette drogue.
Pour les chercheurs, cette découverte est une "avancée importante dans la recherche scientifique sur les drogues psychédéliques qui va dans le sens d'un l'intérêt croissant de leur valeur thérapeutique". A terme, ces conclusions pourraient ainsi permettre de développer des thérapies pour les troubles psychiatriques, en particulier la dépression ou la toxicomanie.
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