Royaume-Uni : les bébés à trois parents désormais autorisés
Si le concept paraît un peu futuriste, il est pourtant bien réel. Les députés britanniques ont voté, mardi 3, l'autorisation de la conception de bébés à partir de trois ADN, soit trois parents biologiques. Cette décision, plus que contestée, a été approuvée par 382 voix contre 128 et doit encore être validée par la Chambre des Lords, le 23 février prochain.
Si elle confirme ce choix, les premiers bébés à trois parents pourraient naître en Grande-Bretagne à partir de l'année prochaine. Les femmes qui voudront bénéficier de cette technique devront alors en demander l'autorisation à l'organisme britannique responsable en matière de bioéthique, le Human fertilisation and embryology authority (HFEA).
A l'origine de ce vote, l'histoire tragique d'une mère de famille qui a perdu ses sept enfants à la suite de maladies génétiques. Pour remédier à ces anomalies, des chercheurs de Newcastle ont trouvé une solution: trois parents pour un bébé. La technique, qui doit s'appliquer dans le cas d'un dysfonctionnement mitochondrial, transmis par la mère, s'appuie sur un ADN masculin et deux ADN féminins.
Les parties saines de l'ovule de la mère biologique sont ainsi conservées et les parties malsaines remplacées par celles d'une donneuse. Le nouvel ovule est ensuite fécondé par le spermatozoïde du père. L'embryon contient alors 0,3% d'un troisième ADN. Le futur enfant sera donc porteur de quasiment toutes les caractéristiques génétiques de son père et de sa mère.
Toutefois, cette technique divise même dans le milieu scientifique. Alors que certains y voient une forme d'eugénisme, d'autres estiment que cette méthode n'a pas été suffisamment testée. De son côté, le Professeur René Frydman, le père scientifique du premier bébé éprouvette français, émet certaines réserves. "Avec cette thérapie germinale, on modifie le génome, on introduit 1% d'un génome qui vient d'ailleurs et on ne sais pas quel impact cela risque d'avoir", a-t-il déclaré.
Selon une enquête réalisée par l'institut ComRes, l'opinion publique était également réticente à cette méthode. Au total, 41 % des personnes interrogées ont dit être contre et 20% pour.
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