Les Cocoricos de France Soir : Adriver, championne de la pub ambulante
Le Covid a changé notre rapport à la mobilité et notamment nos trajets travail-maison. Par voie de conséquence, les publicités dans les transports en commun se tarissent à vue d’œil. La régie publicitaire Adriver, créée il y a deux ans par Hadrien de la Tour qui a été rejoint par Jaafar El Alamy, a trouvé le bon créneau en se positionnant sur le « out of home ». Leur concept : mettre de la réclame sur des véhicules (camions, VTC) dans le réseau routier français.
Forbes France a mis la start up en avant. En effet, Hadrien de la Tour, CEO et fondateur de la régie Adriver fait partie des 30under30, les 30 personnalités de moins de 30 ans dans le secteur de l’entrepreneuriat et de l’innovation. Son associé et CTO, Jaafar El Alamy, également sélectionné par le magazine, l’a rejoint pour être à la tête de la vision Tech et Data pour constituer un capital immatériel valorisable à l’échelle internationale. « Je ne m’y attendais pas, nous confie l’entrepreneur. C’est une reconnaissance et ça nous permet de croire dans notre projet. »
La société Adriver a eu le nez creux quand elle se tourne vers des nouvelles formes de marketing. Conscient de l’utilisation des routes par 36 millions de Français, ils élaborent un réseau de partenaires (camions, uber, taxis) qui puissent véhiculer les messages publicitaires. Au lieu d’avoir des panneaux fixes, leurs publicités seront mobiles : des 4 mètres carrés sur 50 000 camions en France.
Et l’invention d’Adriver ne s’arrête pas là car il convient de diffuser la communication du client au meilleur moment. « Les annonceurs veulent le même affinage en extérieur que dans le digital, explique le directeur de la technologie. Avec notre application et notre algorithme, nous sommes en mesure de prédire quand et où une campagne de communication doit avoir lieu. Nous utilisons l’intelligence artificielle et le maximum des données en notre possession. Cela va des informations de la population française qui possède un smartphone, aux voyages effectués par nos partenaires et enfin les déplacements des français. »
Le terrain qu’utilise la régie publicitaire Adriver est somme toute assez vierge. En effet, 67% des Français empruntent l’autoroute au moins une fois par semaine et les voitures comprennent 1,6 personne en moyenne. 1163 voitures dépassent en moyenne un camion sur 100 kilomètres, offrant ainsi une visibilité de 15 secondes minimum. En deux ans, la société n’a cessé de s’agrandir. Autour du fondateur, on compte 50 personnes qui travaillent autant en France qu’en Grande Bretagne. L’entreprise française vise aussi dorénavant deux autres pays européens, l’Italie et l’Allemagne. En décembre 2019, Adriver a réussi une levée de fonds de 2 millions d’euros, ce qui lui promet un bel avenir. Leurs clients sont autant des agences médias (Publicis, Havas) pour des clients diversifiées (SNCF, Skoda, Nike, etc..) que des petites sociétés. « Les annonceurs se sont rués vers notre concept avec le Covid, indique Jaafar El Alamy. En effet, il voulait se rapprocher de leurs clients et surtout toucher un maximum de clients sur les trajets travail-maison. Nous ne visons pas que les grandes sociétés. Nous comptons satisfaire tous les types de société selon leur budget et leur taille.»
Outre les camions, Adriver développe aussi MobAds, une filiale qui se développe dans l’affichage VTC. Aujourd’hui, c’est 3000 véhicules dans 6 villes (Paris, Nice, Marseille, Bordeaux, Toulouse et Lyon) qui diffusent des pubs de la régie. Une volonté de toujours rester dans l’innovation. « Ca fait partie de mon tempérament, explique le jeune 30under30. J’aime recenser un problème et lui trouver des solutions pour les résoudre. »
A 27 ans, Jaafar El Alamy est un serial entrepreneur. Après des études d’ingénieur à Compiègne, le natif de Marrakech suit des études en e-commerce au Texas. Un cursus à HEC et le voilà à Londres au sein de la société Amadeus, spécialisée dans le voyage. Il invente alors un robot en intelligence artificielle qui permet d’avoir les vols et trajets les moins chers. Une expérience où il saisit qu’il doit être son propre patron pour bénéficier des retombées de son activité.
En septembre 2016, il lance Peersup, une start-up qui vise à facilité le collaboratif et qu’il crée entre la France et les Etats-Unis. Au sein de Berkeley, à San Francisco en Californie, il prend attache avec les patrons d’Uber, Airbnb, etc... Il en ressort mieux armé pour faire face à la concurrence. « Les Américains adorent les pitchs et ce qui va vite. En France, on est plus dans la réflexion. Le reflexe est de dire que c’est plus facile de l’autre coté de l’Atlantique mais on subit une pression concurrentielle plus importante qu’en France. Ici, on peut développer et ajuster. »
En 2017, il souhaite transformer la vision du sport en entreprise. Il veut en faire une émulation et un lieu d’innovation sociale. Street4fit, d’abord société puis association, aide les champions et médaillés sur le lieu de travail. En 2018, c’est le tour de Bonapart, une start up qui aide les personnes à disposer d’une caution pour leur appartement. Il vendra ses parts un an plus tard et finit par intégrer en juillet 2019, Adriver où il est pleinement investi.
Adepte de méditation et du « miracle morning », le directeur de la technologie espère pouvoir faire progresser la société dans les années à venir. Le succès français d’Hadrien de la Tour, ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. Ambitieuse, la start-up espère toucher plusieurs pays européens en 2021, le continent en 2022 avant de passer au monde par la suite.
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