Rosetta, Philae et "Tchouri" au plus près du soleil jeudi 13 août
Même dans l’espace, le mois d’août est l’occasion de prendre un bain de soleil. La comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko ("Tchouri" pour les intimes) poursuit son voyage dans l’espace, escortée de la sonde spatiale Rosetta et avec le robot Philae sur son dos. Ce voyage devrait l’emmener jeudi 13 août à son "périhélie", le point de son orbite le plus proche du Soleil, à tout de même 186 millions de kilomètres.
C'est un moment très attendu par les scientifiques de la mission Rosetta, et pour cause. Les comètes réagissent à la chaleur et donc à la proximité avec une étoile. Tchouri est en effet composée en partie de glace et laisse échapper du gaz.
Les astronomes prévoient que ces expulsions de gaz prennent de l’ampleur sous l’effet de la chaleur du soleil. Elles pourraient permettre d’expulser des particules piégées depuis des milliards d’années dans la glace de la comète. Rosetta devrait alors être en embuscade pour récolter ces éléments. Ils constituent des vestiges d’une valeur scientifique inestimable, les comètes étant aussi vieilles que le système solaire lui-même (4,6 milliards d’années).
La sonde restera cependant à une distance de sécurité de 300 kilomètres pour éviter d’être elle-même détruite par les projections de la comète. Certains scientifiques espèrent même que Tchouri se brise à son endroit le plus étroit, libérant des quantités astronomiques d’éléments. Mais ce scénario est très optimiste.
L’une des principales missions de Rosetta et Philae est de s’intéresser aux origines de la vie. Une grande partie de la communauté scientifique considère en effet que ce sont les comètes qui ont apporté sur Terre les éléments nécessaires à ce miracle. Le passage de Tchouri près du soleil pourrait donc permettre de capturer de tels éléments. Les forages de Philae ont déjà permis d’en découvrir.
Le courageux robot a pour sa part rompu le contact depuis le 10 juillet, après l’avoir restauré en juin. S’étant posé dans des conditions difficiles, il n’avait pas bénéficié de l’ensoleillement nécessaire pour recharger ses batteries. Si le rapprochement avec le Soleil avait permis de le réanimer, l’équipe scientifique redoute que Philae ait bougé. Bien que fonctionnel, il ne pourrait plus communiquer avec Rosetta si le signal est obstrué.
Quoi qu’il en soit, les éléments qu’il a pu collecter, et le simple fait qu’il se soit posé –tant bien que mal– sur la comète font que la mission Rosetta est déjà un succès historique.
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