Grève SNCF : la moitié des TGV Sud-Est au garage pour le coup d'envoi des vacances de Noël
Un TGV Sud-Est sur deux circulera vendredi, alors que des négociations entre la direction de la SNCF et les trois syndicats appelant à la grève sur cet axe n'ont pas abouti à temps pour sauver le coup d'envoi des départs en vacances de Noël.
"C'est scandaleux au moment où les Français ont le plus besoin de nous pour se déplacer", s'est indigné Christophe Fanichet, PDG de la société SNCF Voyageurs, mercredi soir devant la presse, en indiquant avoir offert "des avancées, en particulier financières", aux syndicats, mobilisés pour améliorer les rémunérations et conditions de travail.
Quelque "50.000 voyageurs" sont concernés par les suppressions de train, a détaillé Alain Krakovitch, directeur de Voyages SNCF. Pour les dédommager, une "mesure exceptionnelle" de "200%" est pour la première fois mise en place: remboursement du billet à 100% et un "bon d'achat" de même valeur, valable "jusqu'à fin juin".
Les enfants non accompagnés, pris en charge par des animateurs de la SNCF (service Junior et Cie), seront prioritaires pour obtenir des places dans les TGV en circulation.
Les prévisions de trafic pour samedi et dimanche, les deux autres jours visés par ce préavis de grève, seront publiées ultérieurement. Sur l'axe TGV Atlantique, aussi concerné par un préavis, le trafic sera "quasi normal" vendredi, selon M. Fanichet.
Côté syndicats, l'Unsa ferroviaire a annoncé mercredi soir à l'AFP qu'elle avait décidé de "sortir de la grève" de l'axe TGV Sud-Est, après avoir reçu le "relevé de conclusions des négociations". Des "avancées significatives" pour ce syndicat, notamment des majorations de primes.
"On attendait cette trace écrite" pour lever l'appel à la grève, a précisé son secrétaire général Didier Mathis. Mais le retrait de l'Unsa du conflit est "trop tardif" pour avoir un impact sur le trafic vendredi, a-t-il expliqué.
À la mi-journée, la direction avait dit "regretter que les négociations menées depuis plusieurs jours" avec les syndicats SUD-Rail, CGT-Cheminots et Unsa ferroviaire "n'aient pas permis d'éviter le mouvement social à ce stade", tout en indiquant qu'elle restait "à l'écoute".
- "Le choix de la grève" -
La direction affirmait avoir "répondu positivement aux demandes formulées par les organisations syndicales", qui avaient "fait le choix du maintien" de leur préavis de grève.
"Ce n'est pas vrai", avait réagi auprès de l'AFP Érik Meyer, l'un des secrétaires fédéraux de SUD-Rail. L'entreprise "n'a pas répondu positivement à l'ensemble de nos demandes" et, "sans en aviser notre organisation, elle décide de rompre les discussions", avait-il protesté.
SUD-Rail a fait "des propositions à la boîte" en vue d'arriver à "un compromis" et "il nous semblait qu'on était en bonne voie", avait-il complété. Mais "la direction fait le choix de la grève", accuse ce syndicat dans un communiqué.
La CGT a déclaré pour sa part à l'AFP que la direction avait "repris contact" avec elle "pour avancer et sortir de l'ornière". "Nous sommes attentifs aux propositions et nos organisations décideront de la pertinence des annonces", a indiqué Cédric Robert, porte-parole de la CGT-Cheminots.
Mercredi matin, le PDG du groupe SNCF, Jean-Pierre Farandou, s'était montré optimiste quant à une levée du préavis, car "on n'était pas très loin d'un compromis hier (mardi) soir". "Un très mauvais moment" pour une grève, s'était-il inquiété, avec les vacances de Noël et l'arrivée des trains à grande vitesse du concurrent Trenitalia à la gare de Lyon samedi, à Paris.
Ce conflit survient dans une semaine criblée d'appels à la grève à la SNCF: TGV Nord, Normandie, Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, Pays de la Loire...
En Île-de-France, où des préavis sont déposés pour jeudi et vendredi, le trafic sera perturbé sur une dizaine de lignes, notamment les RER B, C, D et E. "Aucune négociation ou proposition n'ont été faites, la direction a préféré sacrifier les usagers", s'insurge SUD-Rail dans son communiqué.
La mobilisation gagne aussi la restauration à bord des trains, confiée à la société Newrest, dont les salariés sont appelés à la grève à partir de jeudi, notamment pour réclamer des hausses des salaires.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.