Aux États-Unis, situations cocasses entre voitures autonomes et contrôles de police
Aux États-Unis, dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 avril, des policiers ont arrêté une voiture VTC de la compagnie Cruise à San Francisco parce qu'elle n'avait pas allumé ses phares. Comme le montre une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, alors que la voiture s'est immobilisée, la police a découvert qu’il s'agissait d’une voiture sans conducteur. Cette mésaventure relance le débat sur les responsabilités de ces véhicules qui circulent déjà librement aux États-Unis, et sur la procédure à suivre lorsqu'ils commettent des infractions et sont arrêtés par la police.
Les voitures sans conducteur sont déjà courantes aux États-Unis
Les véhicules VTC sans conducteur sont autorisés à rouler entre 22 h et 6 h du matin à San Francisco. Waymo, la division véhicule autonome d'Alphabet (Google), a mis en service son "robotaxi" en octobre 2020. Entièrement sans conducteur, le service est disponible dans la région de Phoenix (Arizona), et il donne lieu à des situations cocasses. Par exemple, lorsque la voiture semble se rebeler contre le service technique qui vient l’assister, et prend la fuite.
Cruise n'est pas la première voiture autonome à se faire arrêter ; cela s'était déjà produit en 2015. En parallèle, les accidents causés par des voitures autonomes se multiplient. En 2018 par exemple, un véhicule autonome Uber a percuté un homme à vélo dans une rue de Tempe, en Arizona. Les voitures autonomes obéissent à la police grâce à la détection du son. En 2019, Cruise a commencé à tester la vision par ordinateur et l'IA de détection du son pour aider ses voitures à répondre aux véhicules d'urgence. Ce système a permis à la voiture d'écouter la demande faite par la police, et de s'arrêter, comme le rapporte TechCrunch.
Les contrôles de police deviendront-ils obsolètes ?
Aux États-Unis, la conduite autonome se présente comme une manière de réduire les contrôles policiers et verbalisations, si controversées dans ce pays. Selon les experts, les voitures autonomes réduisent les interactions avec la police, qui sont dénoncées comme étant souvent injustes et discriminatoires. Par ailleurs, ils affirment que les voitures autonomes réduiront les enquêtes associées aux délits de fuite. "Une voiture autonome est une voiture programmable. Les contrôles de vitesse appartiendront donc peut-être au passé, soit parce que les voitures seront programmées pour rester dans la limite de vitesse légale, soit parce que de telles violations seront automatiquement appliquées avec une amende envoyée directement sur les tableaux de bord électroniques des conducteurs", détaille Elizabeth E. Joh, professeur de droit à l'UC Davis.
Les voitures autonomes ne sont pas près d’arriver en Europe
En Europe, la régulation du trafic à l’aide des voitures autonomes n'est pas pour demain. Comme l’explique François Roudier, porte-parole de la filière automobile française, "en Europe, on est plus sur un système de régulation du trafic, d'amélioration de la qualité de conduite pour les clients, donc l'étape sans conducteur [...] arrivera dans nos voitures, mais pas tout de suite". Des études pour franchir cette étape, focalisées sur l’ amélioration de la sécurité routière sont toujours en cours.
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