Selon OceanGate et les garde-côtes américains, l'équipage du submersible Titan est mort
DRAME - Selon la société organisatrice de l'expédition auprès de l'épave du Titanic, l'équipage du submersible Titan est mort. Le communiqué est tombé ce jeudi 22 juin, peu avant 21h : "Nous pensons maintenant que notre PDG Stockton Rush, Shahzada Dawood et son fils Suleman Dawood, Hamish Harding et Paul-Henri Nargeolet, ont malheureusement été perdus."
Stockton Rush, président d'OceanGate, était en effet à bord de l'engin qui a vraisemblablement connu un accident soudain et violent qui a provoqué une rupture de sa structure. Interrogé par la BBC, l'ancien médecin de la marine américain Dave Mole a indiqué que celle-ci, à ces profondeurs, provoque une "mort instantanée".
Les éléments qui ont convaincu OceanGate d'abandonner tout espoir, et de prévenir sans délai les familles du dénouement tragique, sont des pièces, et même des parties entières du Titan, retrouvées ces dernières heures à environ 1600 pieds de la proue de l'épave du Titanic.
Il s'agirait de la partie arrière du submersible, en forme de cône, et d'autres plaques de la structure de l'appareil qui ne laissent aucun doute sur la nature de l'incident.
"Implosion catastrophique"
Le contre-amiral Mauger, des garde-côtes américains, engagés dans les recherches, a confirmé, dans une conférence de presse postérieure à l'annonce de la compagnie privée, que la nature des débris retrouvés est "compatible" avec une "implosion catastrophique".
OceanGate a rendu hommage à l'ensemble des membres disparus : l'aventurier britannique Hamish Harding, 58 ans, explorateur au pôle Sud; l'homme d'affaires britannique Shahzada Dawood, 48 ans, Pakistanais issu d'une famille milliardaire et membre de deux organisations caritatives fondées par le roi Charles; Suleman Dawood, son fils, un étudiant de 19 ans; un ancien plongeur de la marine française, un habitué des explorations sur l'épave du Titanic, Paul-Henry Nargeolet, 77 ans et enfin le directeur général d'Ocean Gate, Stockton Rush, 61 ans.
Jusqu'à cette annonce, le submersible Titan était toujours porté disparu dans l'océan Atlantique, au large de l'Amérique du Nord. L'aide de trois robots à sa recherche, dont l'engin français Victor 6000, dont la présence au sein des opérations a été louée ce jour par le commandant des garde-côtes Jamie Frederick.
Le navire français d'hydrologie marine l'Atalante et le robot Victor 6000 ont démarré les recherches ce jeudi 22 juin sur zone. L'engin français avait été qualifié de "dernier espoir" pour retrouver le Titan avec les cinq personnes à l'intérieur, du fait de sa spécificité à pouvoir descendre à hauteur du Titanic, dont l'épave repose à 3 800 mètres de profondeur.
Relié à l'Atalante grâce à un câble qui lui donne une autonomie sur le papier illimitée, disposant d'un fort éclairage qui aurait pu aider à localiser le Titan, ce dernier n'a hélas pas eu le temps d'intervenir avant le drame, qui n'est pour le moment pas daté avec exactitude, selon les autorités.
Fin des recherches dans 24 heures
Le Titan était parti ce dimanche 18 juin pour disparaître deux heures plus tard sans laisser un signal. Celui-ci ne disposait alors que de 96 heures d'air respirable en réserve. Mercredi, les garde-côtes avaient entendu des coups venant de l'océan toutes les 30 minutes, redonnant de l'espoir de retrouver l'équipage en vie. Mais aujourd'hui, le contre-Amiral Mauger a déclaré qu'il n'y avait finalement "probablement pas de liens" entre le Titan et ces bruits entendus.
Neuf navires sont encore sur les lieux pour poursuivre des recherches périlleuses et dangereuses. "Nous avons du personnel médical sur place, nous avons d'autres techniciens sur place, et nous commencerons à démobiliser le personnel et les navires de la scène au cours des prochaines 24 heures", a déclaré le contre-Amiral, durant la conférence de presse diffusée en direct par la NBC sur Facebook.
*Article édité et corrigé, le 23/06 à 0h30 : le mot "dépressurisation", utilisé à mauvais escient (on parle dans cas de figure physique "d'implosion", comme indiqué dans la suite de l'article original), a été remplacé par "accident".
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