Air France écarte tout départ contraint pour le personnel au sol jusqu'à l'été 2018
Trois syndicats (CFDT, CFE-CGC, UNSA) d'Air France ont signé un accord écartant tout départ contraint pour motif économique parmi le personnel au sol jusqu'à l'été 2018, a-t-on appris de sources syndicales.
L'accord triennal de gestion prévisionnelle des emplois et des métiers (ATGPEM) est ouvert à la signature jusqu'à ce mardi 26 janvier 17H00. Mais sa mise en œuvre est d'ores et déjà acquise après le feu vert accordé par les syndicats précités, majoritaires à eux trois.
"L'entreprise s'engage à ne procéder à aucun départ contraint pour motif économique jusqu’au 30 juin 2018, dès lors que les salariés en redéploiement collectif et qui souhaitent poursuivre leur carrière au sein de l'entreprise, s'inscrivent dans la mise en oeuvre des dispositions du présent accord et acceptent une mobilité fonctionnelle et/ou géographique", précise le texte, dont l'AFP a eu copie.
Cet engagement "était pour nous un incontournable", a commenté Ronald Noirot, secrétaire général de la CFE-CGC d'Air France.
"Cette garantie, que nous obtenons depuis près de 10 ans, par la négociation, est unique en son genre dans le paysage des entreprises françaises", a ajouté dans un communiqué la CFDT.
Pour le syndicat réformiste, "cet accord n’est pas un blanc-seing accordé à la Direction d'Air France et la CFDT a déjà fait part de ses désaccords concernant la GPEC (gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences NDLR) et le chiffrage des soi-disant sureffectifs".
Pour les personnels au sol, Air France a prévu d'élaborer un projet de plan de départs volontaires pour la période 2016 – avril 2017.
Selon FO, la dernière évaluation faite par la compagnie prévoit pour l'heure "1.823 suppressions de postes au sol jusqu'en mars 2017", "dont 500 sur les escales d'Orly et de province".
La direction d'Air France ayant présenté mi-janvier un nouveau plan stratégique, cette évaluation est néanmoins obsolète, jugent les syndicats.
"Les personnels de province, projet après projet, ont réalisé des efforts incessants depuis plus d'une décennie", poursuit FO dans un tract. "Ils ne peuvent être remerciés par une mobilité géographique contrainte, qui serait inacceptable".
Mais selon la CFDT, l'accord triennal donne "la priorité (...) à la mobilité dans le bassin d'emploi ou (aux) accompagnements financiers renforcés".
En outre, il "réaffirme le maintien des +grands métiers+ au sein de la compagnie", fait valoir le syndicat. La Direction générale industrielle (DGI, en charge de l'entretien et de la maintenance) ne sera ainsi pas filialisée, "contrairement aux rumeurs colportées ces derniers mois".
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