Électricité : la France a été plus gourmande en 2015
Malgré un mois de décembre très doux, la France s'est montrée plus gourmande en électricité en 2015: les climatiseurs ont davantage tourné pour supporter la canicule estivale tandis que l'industrie a consommé plus de courant dans un contexte économique plus favorable. La consommation des particuliers, des petits professionnels, des PMI/PME et des industriels a progressé de 2,2% l'an dernier pour s'établir à 475,4 térawattheures (TWh), selon le bilan annuel présenté ce mercredi 3 février par RTE, la filiale autonome d'EDF qui gère le réseau national des lignes à haute tension.
Cette évolution s'explique principalement par des facteurs climatiques, avec toutefois de fortes variations: une hausse de 2% sur un an en juillet en raison de la canicule mais une baisse de 10% en décembre, un mois particulièrement doux qui a diminué le recours au chauffage. L'été dernier, "il y a même des régions, dans le sud de la France - PACA, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées - avec des augmentations de consommation allant jusqu'à 25%, qui dénotent pendant cette période de canicule un usage renforcé de la climatisation", a expliqué Olivier Grabette, directeur général adjoint de RTE, lors d'une conférence de presse.
Le pic de consommation a culminé à 91.610 mégawatts (MW) le 6 février à 19H00, en pleine vague de froid, loin du record historique de 102.100 MW atteint le 8 février 2012. Cela confirme toutefois le caractère hautement "thermosensible" de la France: en raison de la popularité du chauffage électrique, une baisse d'un degré de la température en hiver représente une consommation additionnelle de l'ordre de 2.400 MW. Corrigée des aléas climatiques, la consommation française a enregistré une hausse plus modeste de 0,5% en 2015, reflet surtout d'une embellie sur le front économique, avec une croissance du PIB qui a atteint 1,1% selon l'Insee.
"Après un certain nombre d'années soit en décroissance, soit complètement stables, liées à l'atonie de l'économie, on commence à lire des redémarrages à travers l'augmentation de la consommation", a souligné Olivier Grabette. "C'est plus sensible dans le secteur industriel, en particulier dans certaines industries comme l'industrie automobile ou la métallurgie", a-t-il ajouté.
Celles-ci ont vu leur consommation d'électrons bondir de respectivement 5% et 5,6% l'an dernier, en excluant les variations saisonnières, compensant des replis dans la chimie (-1,3%) ou le papier carton (-4,1%). Au total, la consommation de la grande industrie s'est élevée à 67,6 TWh (+0,2%). Concernant la production d'électricité, elle a progressé de 1,1% à 546 TWh en 2015, avec une part des énergies renouvelables (hors hydraulique) continuant à progresser, allant même jusqu'à assurer 34% de la consommation électrique de la France le 9 mai.
Dans le détail, la production d'énergie éolienne a bondi de 23% à 21,1 TWh l'an dernier, grâce à une augmentation d'environ 10% du parc, à 10.312 mégawatts (MW). Celle d'origine solaire a augmenté de 25% à 7,4 TWh, avec un parc de 6.191 MW, en hausse de 895 MW. Au total, le vent et le soleil ont généré respectivement 3,9% et 1,4% de la production électrique française, face à un atome qui continue à se tailler la part du lion: la production d'électricité nucléaire a augmenté de 0,2% pour atteindre 76,3% de la production totale.
L'an dernier a également connu un bond de la production des centrales à gaz du parc français, qui ont gagné en compétitivité grâce à la forte baisse des prix du gaz naturel, dans le sillage de l'effondrement des cours du pétrole. Parallèlement, six centrales à charbon de 250 MW chacune ont fermé pour respecter les nouvelles normes environnementales. Enfin, l'entrée en service d'une nouvelle interconnexion électrique avec l'Espagne et la baisse des prix sur le marché de gros français ont permis à la France de se maintenir comme le plus grand exportateur de courant de l'Europe, le solde des échanges avec les pays voisins s'établissant à 61,7 TWh.
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