Minée par une série de suicides de ses facteurs, La Poste suspend ses projets de réorganisation
Des accidents du travail, des arrêts pour surmenage, et, au bout, des suicides. Après une série noire à la Poste chez les facteurs, et sous la pression des organisations syndicales, l’entreprise a acepté de suspendre ses actions de réorganisation, du moins jusqu’au 14 décembre prochain.
Dans l’intervalle, La Poste va poursuivre ses négociations avec les syndicats. Un nouveau cycle de discussions portant explicitement sur les conditions de travail dans les plateformes industrielles, les bureaux de poste et dans les services financiers débutera en novembre.
La Poste a vu son image et son management durement impactés par la multiplication de cas de facteurs, parfois embauchés en contrats précaires, se plaignant de surmenage poussant jusqu’à la dépression. Les victimes rapportent en effet des situations de tournée allant en s’allongeant, de cadences infernales dans la livraison, et une quantitié de travail ne pouvant pas être terminée dans le temps imparti avec des heures supplémentaires qui n’étaient pas payées. La Poste aurait imposé ces nouveaux rythmes dans le cadre de sa réorganisation visant à intégrer une nouvelle donne évoluant rapidement: la baisse constante du volume de courrier à traiter et livrer.
Entre 2008 et 2015, la masse de courrier à traiter a en effet baissé de 30%. Pour faire face à cette dégradation, La Poste a supprimé entre 3.000 et 5.000 emplois par an depuis dix ans, majoritairement chez les facteurs. Paradoxalement, la baisse de l’activité a entraîné –du fait de la compensation par des réductions d’effectifs– une hausse considérable de la charge de travail chez les postiers.
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