SNCF : les attentats ont coûté des "dizaines de millions d'euros"
La SNCF estime avoir perdu "plusieurs dizaines de millions d'euros" en 2015 en raison des attentats qui ont touché Paris et le Thalys, a indiqué vendredi Rachel Picard, directrice générale de Voyages SNCF.
"L'impact est lourd", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, évoquant, pour l'année 2015, "plusieurs dizaines de millions d'euros perdus". Ainsi, dans les 15 jours qui ont suivi le 13 novembre, les ventes de billets de TGV ont chuté jusqu'à 30% pour les trajets internationaux, jusqu'à 8% pour les trajets en France. Aujourd'hui, cette baisse est toujours d'environ 15% pour l'international, et de 5% en France.
Par ailleurs, les trains Thalys, qui relient la France à la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne, ont subi des retards de 15 minutes en moyenne, depuis l'installation le 20 décembre de portiques de sécurité dans les gares françaises qui les accueillent, a souligné la directrice de Voyages SNCF.
Le trafic des TGV en France a néanmoins enregistré une croissance de 0,4% en 2015, après plusieurs années de baisse, et le chiffre d'affaires de cette activité, qui avait reculé de 1,1% en 2014, devrait rester stable.
La SNCF va tout de même devoir procéder, dans ses comptes 2015, à une dépréciation de son parc de TGV, c'est-à-dire à une diminution comptable de sa valeur, d'un montant qui dépassera certainement la précédente dépréciation de 2014. Celle-ci avait réduit la valeur des TGV de 1,4 milliard d'euros, ramenant la valeur totale du parc TGV à 3,2 milliards d'euros.
Un conseil d'administration, réuni vendredi après-midi, a commencé à plancher sur le modèle économique du TGV pour les années à venir, et notamment sur la place que doit prendre le TGV low cost Ouigo, qui représente actuellement 7% du trafic TGV, et jusqu'à 15% sur la ligne Paris-Marseille.
Plusieurs nouvelles destinations ont été lancées fin décembre, et la SNCF vise 6 millions de voyageurs pour cette année, deux fois plus que l'an passé. Les liaisons ouvertes en 2013 sont "presque à l'équilibre", a indiqué Rachel Picard, et Bordeaux et Strasbourg s'ajouteront en 2017 à la liste des dessertes.
Et sur les TGV classiques, l'opérateur ferroviaire promet des baisses de tarifs pour 2016, avec une "intention" de "s'autoriser" des diminutions de 20 ou 30%. La qualité du service à bord doit également être améliorée.
Rachel Picard souligne que l'objectif est d'"être focalisés sur le taux d'occupation plus que sur le chiffre d'affaires ou le panier moyen", et indique réfléchir à "un forfait TGV", incluant un nombre de trajets non encore précisé, et qui devrait être lancé au printemps ou à l'automne. Plusieurs scénarios sont à l'étude.
Concernant le déploiement d'internet dans les TGV, la ligne Paris-Lyon sera la première équipée, fin 2016. Les autres lignes TGV suivront à partir de 2017, et jusqu'en 2018. Interrogée sur l'abandon du partenariat avec Airbnb, en raison de la colère des hôteliers, Rachel Picard a indiqué, "à ce stade", ne pas envisager de le relancer.
En 2014, la SNCF a réalisé un chiffre d'affaires de 27,2 milliards d'euros, et un bénéfice net de 605 millions d'euros.
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