Amazon veut mettre un bracelet électronique à ses employés pour vérifier tous leurs gestes
Amazon ne vient sûrement pas d'améliorer son image d'entreprise imposant des cadences très élevées à ses employés de base pour assurer la rapidité de ses commandes. La firme de Seattle envisage en effet de munir les salariés travaillant dans ses immenses entrepôts de bracelets électroniques au poignet. Ces appareils, dont le brevet vient d'être déposé par le géant de la vente en ligne, sont capables de tracer les mouvements de la main, et d'envoyer des vibrations quand les gestes en question ne permettent pas d'optimiser au mieux la préparation des commandes.
Le risque, au-delà de la symbolique douteuse de faire porter un véritable "bracelet électronique" à des salariés, est de rajouter du stress sur les employés qui seront constamment scrutés dans les moindres faits et gestes, avec une vibration pour les ramener dans "le droit chemin" s'ils s'écartent de l'optimum, donc du geste du bras adéquat.
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Preuve que la question est prise très au sérieux, Paolo Gentiloni le président du Conseil des ministres italien a déjà protesté contre cette perspective qui n'est pas encore rentrée en vigueur. Amazon est d'ailleurs quelque peu "secoué" dans ce pays entre une enquête pour fraude fiscale et un mouvement de grève contre l'enseigne en pleine période du "Black Friday" en 2017.
Du côté de chez Amazon, sans nier que l'entreprise souhaite munir ses salariés de ce bracelet, on tente de relativiser, en assurant notamment que loin d'être une aliénation, cet outil sera un progrès pour le confort des préparateurs de commandes. "Placer ces équipements plutôt sur le poignet des employés leur permettrait d'avoir les mains libres et ne pas avoir les yeux rivés sur des écrans", fait valoir Amazon, estimant que si cette idée devait être un jour mise en œuvre, elle améliorerait l'organisation pour les employés travaillant dans la préparation des commandes" assure un porte-parole de la société qui, après des années de déficit, a publié début février des résultats trimestriels en forte hausse, affichant un bénéfice net de 1,86 milliard de dollars.
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