"Nous ne sommes pas là pour emmerder les non-vaccinés" Bruno Attal, du syndicat France Police
Secrétaire national du syndicat « France Police - policiers en colère », nous avons reçu Bruno Attal afin qu'il revienne sur sa participation à la manifestation de ce samedi 8 janvier. Aux côtés d'environ 250 autres policiers, derrière la bannière du syndicat, il se démarquait des autres syndicalistes majoritaires en marchant avec les citoyens, contre le passe vaccinal.
Plutôt que d'aller contrôler le Français lambda pour savoir s'il a bien son passe sanitaire ou s'il porte bien son masque, Bruno Attal aimerait plutôt que la police aille contrôler les réseaux de drogue, par exemple. Aussi se place-t-il du côté des « petites gens », refusant de jouer le jeu du gouvernement, qui consisterait à verbaliser uniquement « ceux qui peuvent payer, mais ne créent pas d'ennui ».
« Nous ne sommes pas là pour emmerder les non-vaccinés, mais pour protéger les Français », pouvait-on lire sur le compte Twitter du syndicat.
Le syndicat @francepolice annonce sa participation à la manifestation du #8janviertousdanslarue
— Syndicat France Police - Policiers en colère (@francepolice) January 6, 2022
La #Police n'est pas là pour #emmerderLesNonVaccinés mais pour protéger tous les Français
Plutôt que d'emmerder les non-vaccinés, #macron #Castex feraient mieux d'emmerder les dealers
« Dix millions de personnes qui se sont senties insultées »
Les policiers, s'ils ne sont pas légalement obligés de se faire vacciner pour exercer leur métier, subissent toutefois les mêmes pressions sociales ou administratives quand ils ne le sont pas. « Derrière la banderole, les gens venaient pleurer dans mes bras », nous confie-t-il. « En général ce sont des braves gens qui n'ont jamais porté préjudice à la société et qui sont devenus des parias. En plus, ils acceptent les restrictions qu'on leur impose. C'est-à-dire qu'on insulte des gens qui ne commettent pas d'infractions », ajoute-t-il pour expliciter sa pensée.
Finalement, c'est pour porter un message d'unité et de soutien que Bruno Attal est allé manifester : « Je veux faire partie des parias. Quand on stigmatise une partie de mes compatriotes, que je sois d'accord ou pas avec eux, en général je me mets du côté des plus faibles. C'est peut-être un trait de caractère de notre syndicat aussi. De toute façon, les vaccinés deux doses d'aujourd'hui seront les parias de demain... »
« Ces lois sont immorales, mais légitimes »
Vers une fin des contrôles sanitaires ? Bruno Attal nous répond mi-figue mi-raisin : « Ces lois sont immorales, à mon sens, mais légitimes, car elles sont passées devant les deux chambres, et le Conseil constitutionnel. En définitive, c'est au policier de savoir s'il veut verbaliser ou pas, mais il pense toujours aux répercussions que cela peut avoir s'il n'obéit pas... »
Par ailleurs, il déplore le fait qu'aujourd'hui, la police n'ait le droit à aucune erreur. Pour grossir le trait, s'ils font du zèle contre les ordres, ils subissent les pressions administratives et sont empêchés par leurs supérieurs, et s'ils font du zèle en respectant trop les ordres, c'est en pâture médiatique qu'ils sont jetés, aussitôt catégorisés « d'extrême droite ». « Les policiers sont effondrés quand ils voient un voyou donner sa version des faits à la télévision sans aucun contradicteur. De mon côté, je sais que je suis dans le vrai, que mon combat est noble, parce que je me bats pour l'intérêt général » ajoute-t-il, sûr de lui.
Un caillou dans la chaussure de l'Élysée
« C'est quand même mon rôle de syndicaliste de dire ce que je pense. » Convoqué à l'IGPN le 26 janvier prochain notamment pour avoir manqué à son devoir de réserve, Bruno Attal « agace » désormais l'Élysée, selon le Parisien. C'est sa vidéo des « anti-flic d'or » qui lui vaut cette réputation. Une séquence humoristique dans laquelle il imagine un concours des personnalités publiques qui ont fait le plus de mal à la police. Dans cette dernière, il n'épingle pas moins que le président de la République Emmanuel Macron, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti et le président de LREM Christophe Castaner, entre autres politiciens, célébrités, et journalistes.
La remise des prix est annoncée pour cette année 2022.
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