Klaus Stohr : "L'humanité n'a rien appris de l'histoire"
Debriefing de Klaus Stohr, docteur en épidémiologie, spécialiste des maladies infectieuses. C’est à l’âge de 32 ans qu’il intègre le département des maladies zoonotiques de l’Organisation mondiale de la santé où il s’occupe au départ de la rage mais également des maladies alimentaires comme l’encéphalopathie spongiforme bovine.
Quelques années plus tard, toujours au sein de l’OMS, il prend en charge un programme de lutte mondiale contre la grippe et mène une réflexion sur la lutte contre les futures pandémies dans les pays en voie de développement. En 2007, il s’occupe du développement des vaccins contre la grippe pour Novartis puis prend la direction du programme de politique globale de lutte contre les pandémies avant de devenir le chef responsable de la stratégie pour toute l’entreprise qui compte 120 000 personnes. Devenu consultant indépendant, il est régulièrement appelé par les institutions nationales, par les politiques ou encore les médias pour donner son avis sur les maladies infectieuses et les problèmes de pandémies.
Version française [doublage : Jeanne traduction] :
Il revient longuement sur son travail effectué à l’OMS et détaille les mesures qui ont été pensées pour réagir correctement à une pandémie. Il expose toutes les difficultés auxquelles il faut faire face lorsqu’on est confronté à ce problème et explique la difficulté à trouver l’équilibre entre la liberté de l’individu et celle de la société sans oublier les implications économiques, le tout devant être envisagé au niveau national, régional et local.
Au sujet de la pandémie de Sars-CoV2, il déplore que ce programme très complet n’ait pas été respecté par les différents pays dont la plupart n’ont pas établi de comité d’experts et de conseillers indépendants multidisciplinaires. Attaché à la confrontation des idées, il aurait souhaité que trois plans aient été élaborés dont il serait ressorti des compromis d’équilibre sur la santé, la liberté et l’économie après avoir examiné pour chacun d’eux des avantages et des inconvénients.
Il souligne que ce sont les pays les plus riches qui ont été les plus conservateurs dans leur approche, n’hésitant pas à fermer l’industrie pour une période donnée, car ils ont les ressources nécessaires à leurs besoins et note que ces États ont dépensé beaucoup d’argent pour une maladie qui a probablement moins d’impact que le cancer et d’autres pathologies. Puis il commente le travail de l’OMS dans son rôle de conseil et défend certaines publications qu’il juge excellentes même s’il reconnaît que cette organisation subit des pressions politiques.
Au sujet des traitements précoces, il expose la difficulté de mettre en place des politiques globales dues à l’énorme disparité des soins pratiqués en fonctions des médecins ou des hôpitaux qui développent chacun leur propre schéma de traitement en fonction de l’expérience de chacun sur les différentes molécules. Convaincu que certains traitements peuvent raccourcir la durée de la maladie et les séquelles, il revient sur les difficultés qu’aurait eu l’OMS à décider du meilleur traitement parmi tous ceux qui existent.
Sans y être opposé, il se montre peu convaincu par les différents traitements précoces, tout en reconnaissant que certains comme l’ivermectine peuvent réduire l’impact de la maladie chez les personnes en bonne santé. Il estime cependant que seules les mesures sociales et le vaccin peuvent changer le cours des choses en profondeur.
Favorable à la vaccination volontaire, il pense que les personnes de plus de 50 ans devraient être encouragées à la faire sans y être pour autant obligées. En revanche, il ne se montre pas favorable à l’immunisation des moins de 16 ans puisqu’il n’y a aucun décès dans cette tranche d’âge.
Il pense que cette maladie ne va pas disparaître et que nous devons apprendre à vivre avec comme nous le faisons pour la grippe.
Un debriefing proposé en partenariat avec BonSens.org.
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Version française [doublage : Jeanne traduction] :
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