Yémen : un incendie détruit d'importants stocks d'aide humanitaire au port de Hodeida
Un incendie a détruit samedi d'importantes quantités d'aide humanitaire stockée dans des dépôts du Programme alimentaire mondial (PAM) dans le port de Hodeida, sur la mer Rouge, ont rapporté les autorités yéménites.
Ce port, le plus grand du Yémen, est essentiel pour un pays dépendant des importations et qui, ravagé par une guerre meurtrière, connaît "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.
Le sinistre a été annoncé par l'agence Saba, contrôlée par les rebelles Houthis, qui a évoqué un "énorme incendie" et parlé de la destruction d'importantes quantités d'aide humanitaire.
Un responsable local à Hodeida a indiqué à l'AFP que quatre dépôts du PAM ont été ravagés, estimant à 50 tonnes les quantités de produits alimentaires détruits.
De son côté, un responsable du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi a demandé aux agences de l'ONU présentes au Yémen de mener une enquête pour déterminer les causes de l'incendie. Abdel Raguib Fath, ministre de l'Administration locale, a implicitement attribué aux rebelles qui contrôlent Hodeida la responsabilité de l'incendie, appelant à "punir les auteurs de ce crime".
Depuis mars 2015, une coalition militaire sous commandement saoudien intervient au Yémen en soutien aux forces du gouvernement internationalement reconnu, afin de contrer les Houthis qui contrôlent notamment la capitale Sanaa. Le conflit a fait près de 10.000 morts et 53.000 blessés, dont de nombreux civils.
Quelque 22,2 millions de personnes ont besoin d'aide et 8,4 millions sont proches de la famine, selon l'ONU.
La coalition accuse les Houthis d'utiliser Hodeida pour faire entrer clandestinement des armes venues d'Iran et impose des inspections aux cargaisons à destination de ce port, canal vital pour atteindre les régions affectées par la guerre.
En novembre, cette coalition avait resserré son blocus maritime du Yémen après le tir par les rebelles d'un missile balistique qui visait l'aéroport de Ryad. Ce blocus a été assoupli en décembre sous la pression internationale pour une période de 30 jours, reconduite pour 30 jours supplémentaires, mais cette mesure a expiré le 18 février et un certain flou demeure.
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