Accusé d'assassinat, le mari jaloux se dit victime d'un "coup monté"
"Ça fait 43 mois que je dis que ce n'est pas moi." Jugé en appel pour l'assassinat de l'amant, le mari jaloux n'hésite pas à avancer la thèse d'un complot familial devant la cour d'assises de Savoie.
"Je suis catégorique, je n’y suis pour rien", insiste José Manuel Marta Evangelista, 51 ans, qui a été longuement entendu mercredi soir.
"Vous êtes victime d’un coup monté ?", lui demande la présidente de la cour, Isabelle Oudot. "Bien sûr", répond le père de famille, condamné en première instance à 20 ans de réclusion.
Tué le 27 mai 2014 par arme à feu, le corps de Jean-Luc Thiebaut, un charpentier de 54 ans, avait été retrouvé dans un trou creusé à Saint-Jean-de-Tholomé (Haute-Savoie) le 30 juin 2014.
"D’autres personnes auraient pu faire ça. Peut-être son ex-belle famille, peut-être son ex-femme, son ex-belle-sœur. Pour eux, il y a quand même un mobile: l’argent et la jalousie envers ma femme", échafaude l'accusé.
"Je fais comme tout le monde, je vais loin dans les hypothèses", ajoute-t-il devant les proches de la victime.
Du côté des parties civiles, Me Pauline Cornut hausse alors le ton: "est-ce la justice qui ne fait pas son travail ou vos fausses pistes qui sont farfelues ?".
Car José Manuel Marta Evangelista fait face à des éléments matériels troublants: du sang de la victime retrouvé sur ses bottes et dans sa voiture; le téléphone du défunt qui suit, après sa mort, la trajectoire du sien; son propre ADN retrouvé sur le téléphone de Jean-Luc Thiebaut.
A l'époque des faits, des rumeurs circulaient et l'accusé avait des doutes sur la fidélité de sa femme, Fabienne, qui l'avait trompé avec le charpentier avant leur mariage en 1997.
"J’étais en colère contre lui mais pas au point de vouloir sa mort", assure le quinquagénaire qui parle de la victime comme d'"un ami".
Son épouse, Fabienne Marta Evangelista, doit être entendue jeudi par la cour.
Le 3 juin 2014, elle avait reçu un étrange SMS envoyé depuis le portable de son amant, disparu depuis une semaine: "Je ne savais pas que tu étais rentrée mais je n’avais pas le cœur à te voir."
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