Agression de gendarmes : le succès de la cagnotte de soutien à l'ex-boxeur suscite des critiques

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Par AFP - Paris
Publié le 08 janvier 2019 - 12:22
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Une cagnotte de soutien à l'ancien boxeur Christophe Dettinger, soupçonné d'avoir agressé deux gendarmes à Paris lors de la manifestation samedi des "gilets jaunes", connaissait mardi matin un vif succès, suscitant des critiques du gouvernement et de syndicats policiers.

Cette cagnotte, qui se présente comme "officielle" et mise en ligne sur la plateforme Leetchi, rassemblait plus de 117.000 euros mardi matin vers 08H30, une somme destinée à soutenir Christophe Dettinger, qui s'est rendu à la police lundi matin.

L'ancien champion de boxe est soupçonné d'avoir porté des coups à deux gendarmes sur une passerelle à Paris, samedi, lors de "l'acte VIII" des "gilets jaunes".

Dans une vidéo postée sur internet avant de se rendre, il a admis avoir "mal réagi" mais s'être "défendu" face aux violences policières.

Dans la matinée, le nombre de donateurs continuait à grimper de façon exponentielle (environ 7.000 dons vers 08H30, près de 7.500 à 10H45), mais le montant récolté n'était plus visible.

"Suite à l'engouement et aux pressions médiatiques, et afin de préserver la famille de Christophe, nous avons décidé de ne plus afficher le montant total", a indiqué l'organisateur de la cagnotte sur la page de présentation de celle-ci.

Interrogée mardi matin sur franceinfo, la ministre des Transports Elisabeth Borne a estimé que le succès de cette cagnotte était "choquant".

"Est-ce que c'est normal de vouloir apporter un soutien à ce monsieur qu'on a vu frapper un policier à terre, qu'on a vu boxer un policier?", s'est-elle indignée. "Je pense qu'il faut aussi que chacun reprenne un peu ses repères", a-t-elle ajouté.

"Apparemment, ça rapporte de frapper un policier. Quand l'attrait de l'argent vient s'ajouter à la haine et à la violence, je n'ai que du dégoût", avait également protesté lundi après-midi sur Twitter le secrétaire d'Etat chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi. "Tout le monde doit être responsable: cette cagnotte est indigne."

Le principe comme le montant atteint par cette cagnotte ont suscité l'inquiétude et la réprobation de syndicats policiers.

Cela "démontre qu’une frange de la population légitime les violences des casseurs", déplore le syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT). Celui-ci propose que "la totalité de la cagnotte soit remise aux deux gendarmes frappés samedi".

Contactée par l'AFP, Leetchi n'a pas répondu dans l'immédiat.

Mais elle a répondu sur Twitter à des internautes qui l'interpellaient et critiquaient l'initiative, soulignant qu'en tant que "plateforme", elle se devait de rester "neutre".

"Nous n'avons pas à juger le contenu tant que celui-ci est conforme à la loi, ce qui est le cas ici", a notamment répondu Leetchi.

Cette cagnotte "n'est en aucun cas une +récompense+ et nous allons nous assurer qu'elle ne serve qu'aux frais d'avocats, comme prévu par l'organisateur", a également indiqué sur Twitter l'hébergeur de la cagnotte.

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