Vladimir Poutine félicite Donald Trump et lui réitère sa volonté de “dialoguer” pour une “paix durable” en Ukraine

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France-Soir
Publié le 21 janvier 2025 - 17:49
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Silva / AFP
Poutine et Trump en juillet 2000
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A quelques heures de la cérémonie d’investiture de Donald Trump comme président des États-Unis, son homologue russe Vladimir Poutine l’a félicité et s'est dit ce lundi 20 janvier "ouvert au dialogue" sur l'Ukraine pour aboutir à une "paix durable". S’il a déjà exprimé ces dernières semaines sa prédisposition à rencontrer le républicain “sans condition” et à “n’importe quel moment”, cet appel du pied intervient à un moment tout sauf anodin, trois ans après le début du conflit. Moscou espère tirer profit du mandat de Donald Trump, celui qui n’a cessé de critiquer les aides à l’Ukraine et qui a promis de mettre fin à la guerre en très peu de temps, pour négocier dans les meilleures conditions possibles. 

En février 2024, Vladimir Poutine s’exprimait déjà sur le scrutin présidentiel américain, qui a eu lieu en novembre et qui a été remporté par le républicain, investi hier, faisant ainsi son retour à la Maison Blanche pour un second mandat, après celui de 2016 à 2020. A cette époque, le chef du Kremlin disait préférer Joe Biden à Donald Trump. Le démocrate est “plus expérimenté et plus prévisible" d'après ses dires du moment. “Un politicien de la vieille école”. Mais, soulignait le président russe, “nous travaillerons avec n'importe quel dirigeant américain, élu par le peuple américain".

Moscou veut une “paix durable”

En juillet, tandis que les démocrates exhortaient leur candidat à abandonner la course après un débat télévisé catastrophique face à son rival républicain, Vladimir Poutine affirmait alors que la Russie prenait "très" au sérieux les déclarations de Donald Trump qui, en tant que candidat à la présidence, dit qu'il est prêt et a la volonté d'arrêter la guerre en Ukraine”. "Bien entendu, je ne connais pas ses éventuelles propositions ni la manière dont il souhaite faire cela. Et, bien sûr, c'est une question clé. Mais je ne doute pas qu'il dise cela sincèrement. Et nous soutiendrons cela", avait ajouté encore Poutine.  

Depuis la victoire du milliardaire new-yorkais, le président russe a réitéré sa volonté de rencontrer le président américain élu. Lors de sa séance annuelle de questions-réponses télévisée le 19 décembre dernier, il s’est encore dit prêt à rencontrer son homologue "à n'importe quel moment". "Si nous nous rencontrons un jour avec le président élu Trump, je suis sûr que nous aurons beaucoup de choses à nous dire", avait-t-il affirmé.  

Le 10 janvier encore, il a une nouvelle fois déclaré être "ouvert au contact" avec le président élu américain Donald Trump” sans condition préalable”, tout en saluant sa "volonté de résoudre les problèmes par le dialogue". "Le président a déclaré à plusieurs reprises qu'il était ouvert au contact avec les dirigeants internationaux, y compris le président des États-Unis, y compris Donald Trump", avait affirmé Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence.

Donald Trump, qui affirmait pendant sa campagne qu’il mettrait un terme au conflit “en 24 heures”, annonçait alors qu’il préparait une rencontre avec le président Poutine. “Nous devons en finir avec cette guerre, qui est un véritable gâchis", a souligné le milliardaire républicain.

Comme pour lui rappeler ses promesses, le chef du Kremlin s’est de nouveau dit “ouvert au dialogue” hier, lundi 20 janvier. Le timing n’est pas hasardeux puisque cette déclaration intervient à quelques heures de l’investiture de Donald Trump, désormais investi et 47e président des États-Unis. Vladimir Poutine va plus loin que ses précédentes interventions, en insistant clairement sur une “paix durable” et pas une “trêve” de courte durée.  

"Nous sommes ouverts au dialogue avec la nouvelle administration américaine sur le conflit ukrainien (...) S'agissant du règlement de la situation, je voudrais souligner que l'objectif ne doit pas être une brève trêve (...) mais une paix durable", a-t-il souligné.

Une paix “juste” pour Kiev

Poutine a précisé que son pays avait pris note des déclarations de Trump et de son équipe sur le désir de rétablir la communication et la nécessité de faire tous les efforts pour éviter une troisième guerre mondiale.

Pourquoi une telle volonté de paix maintenant ? Cela pourrait déjà s’expliquer par la situation actuelle sur le front ukrainien, qui semble favorable à la Russie. Les troupes russes progressent lentement dans l'est de l'Ukraine, tandis que Kiev peine à maintenir sa défense malgré les aides occidentales. L'arrivée de Trump à la présidence américaine laisse aussi présager un possible changement dans le soutien à ce pays.  

Des négociations officielles dans ce contexte placent Vladimir Poutine en position de force. Les conditions pour la reconnaissance des gains territoriaux russes pourraient alors lui être très favorables. Mais le Kremlin rejette fermement et catégoriquement l’une des propositions de l‘équipe de Trump, à savoir le déploiement d’un contingent européen de maintien de la paix en Ukraine.  

La levée d’une partie des sanctions visant de nombreux secteurs en Russie, dont l’économie est mise à rude épreuve ces dernières années par l’effort de guerre, pourrait être l’autre motivation du président russe.  

Selon la presse, le plan du président républicain prévoit en outre une zone démilitarisée de 1300 km², un engagement de l'Ukraine à ne pas rejoindre l'OTAN pendant au moins 20 ans, un gel de la ligne de front actuelle, laissant environ 20% du territoire ukrainien sous contrôle russe de facto.Quant à la poursuite de l'assistance militaire américaine à l'Ukraine, elle est suspendue à la volonté des alliés européens d'augmenter leur budget de défense jusqu'à 5% de leur PIB.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, se montre tout aussi confiant quant à une possibilité de négocier avec les Russes dans des conditions favorables. “Trump et moi parviendrons à un accord. Je suis sûr qu’il pourra offrir des garanties fortes de sécurité avec l’Europe, et ensuite nous pourrons parler aux Russes”, a-t-il déclaré début janvier. Il a également félicité son homologue américain ce lundi, espérant une paix “juste”.

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