Biden et Yoon avertissent Pyongyang contre toute attaque nucléaire

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Léon BRUNEAU, Sebastian SMITH - Washington
Publié le 27 avril 2023 - 07:03
Cet article provient directement de l'AFP (Agence France Presse)
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Le président américain Joe Biden (d) et son homologue sud-coréen Yoon Suk Yeol à la Maison Blanche,
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AFP - Jim WATSON
Le président américain Joe Biden (d) et son homologue sud-coréen Yoon Suk Yeol à la Maison Blanche, le 26 avril 2023 à Washington
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Le président américain Joe Biden et son homologue sud-coréen Yoon Suk Yeol ont mis en garde mercredi la Corée du Nord contre toute attaque nucléaire qui susciterait une riposte telle qu'elle mettrait "fin" au régime à Pyongyang.

S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'issue de leur entretien à la Maison Blanche, les deux dirigeants ont mis en exergue le renforcement du bouclier nucléaire américain et leur "alliance indéfectible", "forgée en temps de guerre et qui a prospéré en temps de paix", selon M. Biden.

"Une attaque nucléaire de la Corée du Nord contre les États-Unis ou ses alliés ou partenaires est inacceptable et provoquera la fin du régime qui déciderait d'entreprendre une telle action", a averti le président américain.

M. Yoon a pour sa part estimé que la paix avec son voisin du Nord reposait sur "une force supérieure écrasante", plutôt qu'"une bonne volonté de l'autre partie".

Pékin a aussitôt averti Séoul et Washington de ne pas "provoquer une confrontation" avec Pyongyang.

"Toutes les parties doivent faire face au nœud du problème de la péninsule (coréenne) et jouer un rôle constructif dans la promotion d'un règlement pacifique de la question", a déclaré jeudi la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning.

Elle a appelé à ne pas "attiser délibérément les tensions, provoquer la confrontation et brandir des menaces", estimant que Washington aggravait ainsi "les tensions dans la péninsule".

"Déclaration de Washington"

Le président sud-coréen est le deuxième dirigeant étranger sous la présidence Biden à être honoré d'une visite d'État après celle du président français Emmanuel Macron en décembre dernier.

Les États-Unis et la Corée du Sud ont convenu dans une "Déclaration de Washington" adoptée mercredi de renforcer considérablement leur coopération en matière de défense, y compris nucléaire, par le biais de "consultations" plus étroites.

"Nos deux pays se sont mis d'accord pour lancer des consultations bilatérales immédiates en cas d'attaque nucléaire nord-coréenne et promis d'y répondre promptement et de façon décisive en employant toute la force de notre alliance y compris les armes nucléaires des États-Unis", a dit M. Yoon.

Il s'agit ainsi pour les États-Unis de rassurer leur allié sud-coréen, face à la Corée du Nord qui a procédé cette année à un niveau record de tirs de missiles balistiques. Le message s'adresse aussi à la Chine qui, déplore Washington, n'userait pas suffisamment de son influence pour obtenir un changement de cap à Pyongyang.

Pékin, que Washington avait pris le soin de prévenir, a aussitôt condamné cette décision. "Ce que font les États-Unis (...) provoque une confrontation entre les camps, sape le régime de non-prolifération nucléaire et les intérêts stratégiques d'autres pays", a encore déclaré Mme Mao.

Au-delà, Washington envoie également le signal de son engagement de plus en plus affirmé en Asie-Pacifique après avoir récemment renforcé des accords de défense avec l'Australie, le Japon et les Philippines, dont le président Ferdinand Marcos Jr est attendu le 1er mai à la Maison Blanche.

M. Biden doit aussi se rendre au prochain sommet du G7 mi-mai au Japon, puis à Sydney pour un sommet du "Quad", qui regroupe les Etats-Unis, l'Australie, le Japon et l'Inde. Pour Frank Aum, de l'Institut pour la paix à Washington, ces annonces pourraient cependant ne pas avoir l'effet escompté.

"L'histoire montre qu'en renforçant des mesures de dissuasion, non seulement cela ne dissuade pas les exercices militaires nord-coréens mais cela tend à les exacerber", dit-il.

Sous-marin nucléaire

Parmi les mesures décidées dans le cadre de cette "Déclaration de Washington" figure l'escale d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins en Corée du Sud pour la première fois depuis quatre décennies.

Le déploiement de ce sous-marin équipé de missiles balistiques à tête nucléaire doit cependant rester "occasionnel". Par ailleurs, cette "Déclaration de Washington" met en place un mécanisme de consultation et d'échange d'informations avec Séoul sur la dissuasion nucléaire.

"Les États-Unis n'ont pas pris de telles mesures, vraiment, depuis le temps de la Guerre froide avec une poignée de nos plus proches alliés en Europe", a affirmé un responsable sous couvert d'anonymat. Pour autant, les États-Unis n'ont aucunement l'intention de stationner des armes nucléaires en Corée du Sud et Séoul réaffirme son engagement à ne pas chercher à se doter de son propre arsenal.

Les deux pays réaffirment encore leur objectif d'une dénucléarisation de la péninsule coréenne. Outre les sous-marins, il y aura "une cadence régulière de visites de bombardiers et de porte-avions". Mais il n'y aura pas "de déploiement permanent de ces moyens ni d'armes nucléaires", a assuré le responsable.

Le président Yoon était arrivé sous les acclamations de quelques centaines de personnes rassemblées devant la Maison Blanche et a reçu les honneurs militaires lors d'une cérémonie bien rodée. Il doit aussi s'adresser aux deux chambres du Congrès avant de se rendre vendredi à Boston pour visiter les prestigieuses universités du MIT et de Harvard, puis rentrer en Corée samedi.

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