Crise énergétique : la nationalisation d'EDF doit permettre d'agir plus vite, selon Le Maire
La nationalisation à 100% d'EDF permettra d'agir plus vite face à une crise énergétique qui va être un "problème considérable" dans les mois à venir, la coupure des approvisionnements de gaz russe étant "l'option la plus probable", a estimé dimanche le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
La montée prévue de 84% à 100% au capital de l'électricien "change beaucoup de choses parce qu'il y a beaucoup de projets qui peuvent prendre parfois quelques semaines ou quelques mois de plus, parce qu'il y a des débats qui sont légitimes à partir du moment où il y a une part d'actionnaires qui ne sont pas des actionnaires de l'Etat", a expliqué le ministre à des journalistes dans le cadre des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
"Là, vous aurez une unité de commandement totale", a-t-il poursuivi. "Cela nous permet de prendre des décisions plus rapides sur le sujet stratégique de la production d'électricité décarbonée en France", a-t-il ajouté.
La crise énergétique est pour le ministre "le sujet le plus important des mois qui viennent" et il faut se préparer à une coupure totale de l'approvisionnement en gaz. Le président russe a déclaré jeudi que la Russie n'avait "pas encore commencé les choses sérieuses en Ukraine", après quatre mois et demi de guerre.
Dans ce contexte, "préparons-nous à la coupure totale du gaz russe, c’est aujourd’hui l’option la plus probable", a insisté M. Le Maire.
"Nous sommes confrontés à une crise énergétique qui peut avoir un impact absolument majeur sur nos vies quotidiennes, sur l'emploi, sur le fonctionnement de nos entreprises, sur l'outil industriel français", a souligné Bruno Le Maire.
"Ca suppose que nous accélérions notre indépendance énergétique", a-t-il ajouté, qualifiant la désindustrialisation de la France ces dernières décennies de "scandale politique".
A plus court terme, le gouvernement prépare pour l'hiver prochain une série de mesures pour prioriser les ménages et certaines industries en cas de production insuffisante d'électricité.
"Il faut nous mettre en ordre de bataille maintenant sur l'organisation, le délestage, la sobriété, la réduction de consommation... c'est maintenant que nous devons prendre les décisions", a détaillé le ministre de l'Economie, non sans ajouter que le sujet relevait de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
Cette année, EDF a été contraint de mettre à l'arrêt de manière imprévue 12 réacteurs, sur les 56 que compte le parc français, pour des problèmes de corrosion.
Bruno Le Maire a enfin précisé ne pas encore avoir obtenu l'aval de la Commission européenne pour la nationalisation d'EDF. "J'ai eu de longues discussions avec (la commissaire à la Concurrence) Margrethe Vestager sur ce sujet, donc nous reprendrons nos très longues discussions", a rapporté le ministre.
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