Un Google Doodle pour rendre hommage à Georges Perec
Un Google sans E. Ce lundi 7 mars, le moteur de recherche consacre son Doodle à l'écrivain français Georges Perec. Car l'auteur de La Disparition, ouvrage sans lettre E, aurait eu 80 ans aujourd'hui.
Georges Perec naît le 7 mars 1936 à Paris de parents juifs d'origine polonaise. Après avoir fait des études supérieures aux facultés de Paris et de Tunis, il entame sa carrière d'écrivain, en parallèle de son travail de documentaliste en neurophysiologie au CNRS. Ses débuts sont couronnés de succès. En 1965, son premier roman Les Choses, critique acerbe de la société de consommation, remporte le prix Renaudot. Deux ans plus tard, il est coopté pour entrer à l'Oulipo, un groupe international de littéraires et de mathématiciens particulièrement influent dans les années 60 et 70. Cette intégration marque un point important dans son oeuvre littéraire puisque ses textes suivront désormais les contraintes de type oulipien.
Son second opus, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour? (1966), surprend: la critique ne reconnaît pas son nouvel auteur fétiche. Le livre suivant Un homme qui dort (1967) , lui confère définitivement le statut d'inclassable, confirmé par La Disparition (1969), ouvrage dans le quel Perec fait disparaître la lettre E, allégorie de l'absence et de la douleur qu'elle engendre. En 1973, il oublie la forme romanesque en publiant La boutique obscure: 124 rêves, décrit comme un "cheminement onirique" qui "prend la forme d'actions multiples, de scénarios, de matrices de contes, de récits, de films", puis un livre examinant son rapport à l'espace dans Espèces d'espaces (1974). L'année suivante, son W ou le souvenir d'enfance, qui alterne fiction et récit autobiographique, obtient un grand succès critique qui place son auteur parmi les meilleurs de sa génération.
Mais ce n'est que trois ans plus tard que Georges Perec atteint la consécration, quand son ouvrage La Vie mode d'emploi, remporte le prix Médicis, en plus d'un immense succès public. La même année, il publie Je me souviens, livre de plus de 700 pages qui vise à épuiser tous les genres littéraires. Roman policier, ethnologique, fantastique...l'ouvrage comporte même un catalogue de matériel de bricolage issu de son imagination. Fort de sa popularité, Perec abandonne son métier au CNRS pour se consacrer intégralement à son art.
Touche à tout, il fabrique les grilles de mots croisés du Point et est également auteur radiophonique: il créé cinq pièces dont certaines seront jouées au théâtre. Il pratique aussi l'écriture feuilletonnesque et produit plusieurs films, dont Un homme qui dort à l'écran, en collaboration avec Bernard Queysanne, récompensé par le prix Jean-Vigo en 1974, et Les Jeux de la comtesse Dolingen de Gratz écrit et réalisé par sa dernière compagne Catherine Binet.
Georges Perec disparaît d'un cancer des bronches le 3 mars 1982 à l'hôpital Charles-Foix d'Ivry-sur-Seine. Ses cendres reposent depuis au columbarium du cimetière du Père-Lachaise à Paris. Aujourd'hui, de nombreux auteurs contemporains se réclament de son oeuvre, une rue du 20è arrondissement de Paris porte son nom ainsi qu'une astéroïde découverte l'année de sa mort.
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