"L'école buissonnière" : chasse, pêche, nature et traditions (VIDÉO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 03 octobre 2017 - 00:23
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Film L'école Buissonnière
Crédits
©StudioCanal/Eric Travers/Radar Films
Dans le film, le petit Paul (Jean Scandel) découvre la nature et apprend la pêche à la mouche.
©StudioCanal/Eric Travers/Radar Films
C'est en Sologne que Nicolas Vanier a filmé "L'école buissionnière", son quatrième long métrage de fiction, qui sort ce mercredi. Dans les années 30, un petit orphelin parisien y découvre la nature, la forêt, les animaux, et s'y lie d'amitié avec un braconnier interprété par François Cluzet.

Habitué et spécialiste du froid et du Grand Nord, Nicolas Vanier change d'horizon en situant dans la Sologne des années 30 l'histoire de son nouveau film de fiction, L'école buissonnière, ode à la nature et au passé, qui sort ce mercredi 11 dans les salles.

Le héros en est un garçon d'une dizaine d'années, Paul (le petit Jean Scandel), orphelin qui ne connaît de la vie que son orphelinat en banlieue parisienne, en 1927. "À force d'être enfermés par des murs, ils en ont aussi dans la tête", dit le directeur de l'établissement, qui parvient à confier le gamin à une fille de ferme de sa région natale, la Sologne.

Célestine (Valérie Karsenti, connue des téléspectateurs de la série Scènes de ménage sur M6) et son mari Borel le garde-chasse (Éric Elmosnino) ont déjà accueilli des enfants au sein de leur foyer. Dans leur ferme, le petit Paul découvre poules, canards, lapins, chiens et autres animaux mais ce n'est que le début de la révélation d'un monde nouveau.

Dans la forêt environnante où il va se promener (c'est l'été, l'école n'a pas repris), il y a des biches et des cerfs, des sangliers, des renards, des buses et des fauvettes, des faisans entre les cèpes, les fougères et les chênes. Il y a aussi Totoche (François Cluzet), un braconnier barbu, hirsute, cicatrice sur la joue et langue bien pendue, qui vit dans une cabane au bord du fleuve.

Tous d'eux se prennent d'amitié l'un pour l'autre, et Totoche va apprendre à Paul à pêcher le saumon et les écrevisses, à trouver des champignons, à observer les cerfs, à profiter de la forêt et de la nature. Leur principale activité va bientôt devenir d'échapper à l'intransigeant Borel, qui cherche depuis des années à coincer le braconnier en flagrant délit sur les terres du maître des lieux, le riche comte de la Fresnaye (François Berléand), un veuf taciturne qui vit seul dans son manoir, où est employée Célestine. Le petit Paul est loin de se douter qu'un secret de famille le lie à cette riche famille et que ce n'est pas par hasard qu'il a été confié à Célestine…

Le scénario de cette histoire, cousue de fil blanc et qui se termine bien, n'a qu'un intérêt relatif. Nicolas Vanier, "voyageur du froid" comme il se surnomme lui-même, a voulu surtout filmer la nature dans la Sologne où il a passé une partie de son enfance. En une cinquantaine de livres et une vingtaine de documentaires depuis plus de 30 ans, il a rapporté quantité d’images et de témoignages de ses multiples épopées enneigées au Canada, en Sibérie, Mongolie, Laponie, Chine ou Alaska, avant de passer aux films de fiction: L'école buissonnière est son quatrième après Le dernier trappeur (2004), Loup (2009) et Belle et Sébastien (2013).

Le film, entièrement filmé en Sologne, a parfois des allures de documentaire animalier entre deux séquences d'évolution de l'histoire qui avance doucement –avant quelques rebondissements postiches en fin de film. La faune et la flore, filmées au plus près ou de drones, sont superbes et rafraîchissantes, avec des scènes de chasse à courre, des battues aux sangliers et des séquences de pêche à la mouche qui sont parfois presque didactiques. C'est un grand bol d'air, une gentille histoire avec des personnages sans méchanceté, dans une nature tranquille et majestueuse.

"C'est la Sologne qui a fait ce que je suis: un amoureux de la nature et de la vie sauvage", dit Nicolas Vanier. Plus qu'un message écologiste basique, il a voulu insister sur les beautés et les valeurs d'autrefois, dans cette campagne française des années 30 décrite comme paradisiaque, avec quelques pincées de c'était-mieux-avant: "Je ne suis pas rétrograde pour un sou mais je trouve l’époque actuelle sidérante. Le temps s’est accéléré comme jamais ces 50 dernières années. Je pense qu’il faut désormais réfléchir à une société plus humaine, remettre certaines valeurs au goût du jour en les modernisant et en les adaptant", conclut le réalisateur.

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