Décès d'Umberto Eco : les hommages se succèdent en France
"C'est un homme avec lequel j'ai gardé un rapport d'admiration totale et de plaisir de vie", a raconté sur France Info le réalisateur Jean-Jacques Annaud qui a adapté au cinéma en 1986 le célèbre roman Le Nom de la rose, "un livre extrêmement réjouissant mais qui a découragé trop de lecteurs", selon lui. "On a beaucoup visité de monastères ensemble, il était d'une folle dynamique, me laissant toujours totalement libre, y compris pour le choix de Sean Connery qui l'avait catastrophé, sauf que quand il a vu le film, il a dit que c'était la chose la plus réussie", s'est souvenu le cinéaste.
"C'était un personnage tout à fait fascinant, parce que d'une érudition embarrassante, qui vous fait toujours sentir un petit peu crétin, et d'une gaieté de vie stupéfiante, un mélange détonnant", a-t-il confié.
"Sémiologue, linguiste, romancier, journaliste, Umberto Eco était un grand intellectuel italien et européen, un créateur génial dont l’œuvre a traversé les frontières du monde des lettres et des idées", a salué de son côté la nouvelle ministre de la Culture Audrey Azoulay dans un communiqué. "L'érudition, la curiosité sans limite, l'immense culture et la passion d'Umberto Eco vont nous manquer, mais ses idées, son sens du récit et son écriture malicieuse resteront à jamais et accompagneront de nombreuses générations", a écrit Audrey Azoulay.
Sur Twitter, la mort de l'écrivain italien était le sujet le plus commenté en France. "La culture européenne perd un de ses plus grands défenseurs. La somme de son œuvre littéraire et universitaire sera son legs", a réagi Nicolas Sarkozy sur le réseau social. "Merci à Umberto Eco pour le bonheur de lire qu'il nous a donné. Et pour sa vision de l'Europe, la vraie, celle de la culture", a abondé son rival, le maire de Bordeaux Alain Juppé.
"Percevoir le sens, en tout, le donner à saisir, est-il plus grande urgence en ces temps de confusion et de manipulation?", a noté l'ex-ministre Christiane Taubira sur Twitter. "Au Nom de la Rose, grazie mille", a sobrement commenté Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement. L'ex-ministre Fleur Pellerin, tout juste débarquée du ministère de la Culture, s'est elle fendue d'un tweet en italien pour dire "au revoir" à M. Eco.
La maire de Paris Anne Hidalgo a salué sur son compte "un grand Européen", disant sa "profonde tristesse de voir partir ce romancier, philosophe, linguiste et humaniste universel".
"A Umberto Eco, on donnait un mot et ce mot faisait aussitôt lever dans son esprit 2 souvenirs, 3 histoires et 4 réflexions", a tweeté le journaliste Bernard Pivot.
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