"Notre monde est-il plus dangereux" : le livre qui vient tordre le cou aux idées reçues en géopolitique

Auteur(s)
Maxime Macé
Publié le 31 août 2017 - 13:35
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Notre monde est-il plus dangereux livre geopolitique
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©Armand Colin
"Notre monde est-il plus dangereux", édité par Armand Colin est disponible le 6 septembre en librairie.
©Armand Colin
Une vingtaine d'auteurs, coordonnés par la chercheur Sonia Le Gouriellec, publient chez Armand Colin "Notre monde est-il plus dangereux?", à paraître début septembre. L'ambition de l'ouvrage est de donner des clés de réflexion au lecteur pour qu'il se défasse de ses idées reçues en géopolitique.

Les éditions Armand Colin publie un ouvrage à paraître le 6 septembre intitulé Notre monde est-il plus dangereux?, sous-titré "25 questions pour vous faire votre opinion".  Pour ce livre, Sonia Le Gouriellec, chercheur à l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM) a réuni autour d'elle un panel impressionnant de 22 auteurs parmi lesquels on retrouve des chercheurs en relations internationales, des historiens, des journalistes, des militaires et des bloggeurs.

L'introduction s'ouvre sur une phrase de Charles Péguy qui résume bien l'ambition du livre: "Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée. C'est d'avoir une pensée toute faite". Les différents auteurs tentent donc, dans leur partie, de briser les idées reçues que l'on peut avoir sur certains sujets.

Le livre aborde donc des sujets géopolitiques variées où évidemment le terrorisme y figure en bonne place, que ce soit dans l'analyse de ses causes ou dans celle des réponses, qu'elles soient politiques ou militaires, à y apporter. On retrouve également des sujets brûlants de l'actualité comme la menace nord-coréenne, l'implication militaire de la Russie en Syrie, la diplomatie française et américaine, celle de Taïwan, les tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran ou encore le complotisme.

Avantage du format des contributions –quelques pages par auteur– de nombreux sujets peuvent être abordés avec parfois des thématiques moins présentes dans les médias. A ce sujet, on notera la contribution du journaliste Thomas Hofnung sur le sujet "Les réseaux sociaux alimentent-ils les conflits? Un exemple africain" ou celle de l'officier de l'armée de terre Brice Erbland sur "La manière de combattre peut-elle engendrer +un bienfait collatéral+?". 

L'ouvrage présente les défauts de ses qualités et on peut regretter que certains billets soient un peu courts face à l'ampleur de la question posée. Néanmoins, la bibliographie présente dans le livre permettra au lecteur curieux de prolonger sa réflexion.

Parmi les contributions les plus intéressantes de cet ouvrage, on notera celle de Sonia Le Gouriellec. Pertinente car elle vient apporter une contradiction à une idée reçue fortement imprégner dans la culture occidentale, celle du caractère essentiellement ethnique des causes de certains conflits africains. Ce passage est à retenir: "il est aisé de démontrer que l'ethnie n'est pas une cause unique de conflit. Si tel était le cas tous les groupes ethniques du monde seraient perpétuellement en conflit, alors que la plupart du temps, ils vivent paisiblement côte à côte".

A lire donc.

Trois questions à Sonia Le Gouriellec qui a réuni les différentes contributions des auteurs.

> Pouvez-vous nous parlez de la génèse de l'ouvrage?

"Le projet de ce livre est le fruit d'une idée collective de cinq-six personnes qui sont aussi des auteurs de l'ouvrage. Il a été lancé en août l'année dernière en partant d'une réflexion: les questions internationales allaient peut-être être mises de côté ou traitées de manière marginale lors de la campagne pour les élections présidentielles. Nous voulions avec ce livre essayer de casser les idées reçues dans les relations internationales, un peu à la manière dont l'a fait Bruno Tertrais dans sa tribune publiée dans +Libération+ (intitulé Le guide d’une géopolitique de comptoir, NDLR) en adoptant un ton plus sérieux".

> Comment avez-vous fait pour réunir les différents contributeurs du livre?

"Notre ambition était de réunir un panel le plus large possible, nous voulions des femmes, des jeunes, des moins jeunes, des militaires qui sont souvent les grands absents de ce genre de publications, des bloggeurs, des journalistes. Cela fait que la tonalité générale de l'ouvrage est un peu hétéroclite, tout le monde n'ayant pas toujours le même style.

"La plupart des contributeurs du livre font partie de mon environnement de travail. Déjà le séminaire jeunes chercheurs de l'IRSEM a permis de réunir quelques auteurs. Travaillant sur l'Afrique, j'y ai adjoint des gens que je connaissais du milieu africaniste, essentiellement des journalistes ainsi que des gens présents sur Twitter".

> Le monde est-il plus dangereux?

"Le but du livre étant vraiment de tordre le cou aux idées reçues, je ne peux pas vous répondre. L'idée directrice est que les gens qui vont lire ce livre n'aient pas de prérequis sur les questions internationales et puissent se dire +tiens, c'est plus complexe que je le croyais+. Les gens ont souvent l'impression que le monde d'aujourd'hui est plus dangereux qu'avant, bien qu'on ne puisse pas bien définir cet +avant+ d'ailleurs. Les conflits ont évolué, ce ne sont plus les mêmes, il n'y en a pas forcément plus, la violence est différente. Définitivement, on ne peut pas répondre de façon trancher à cette question".

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