Bras de fer entre Vincent Bolloré et France Télévisions
Après la diffusion en avril 2016 d'un Complément d'enquête consacré à Vincent Bolloré, le principal intéressé avait porté plainte contre France Télévisions pour dénigrement. les avocats de l'industriel et du groupe télévisuel public se sont donc retrouvés lundi 26 au tribunal de commerce de Paris.
Le reportage qui s'intéressait au parcours de l'industriel breton n'avait pas vraiment plu à ce dernier. Ces avocats lui reprochent par exemple l'omission de plusieurs informations concernant le groupe Bolloré. Le reportage a cependant remporté le prestigieux prix Albert Londres.
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Les défenseurs du patron de Canal+ demandent 50 millions d'euros de dommages intérêts à France Télévisions. Une somme coquette que le groupe public ne compte pas payer. Les avocats du groupe demandent d'ailleurs 100.000 euros au groupe Bolloré pour procédure abusive.
"Cette plainte n'a aucun fondement juridique sérieux, c'est de la gesticulation pour détourner les esprits du principal. Vincent Bolloré veut contourner la loi de 1881 sur la presse. Il a largement communiqué sur cette plainte pour faire peur. C'est un spécialiste des procédures contre la presse", a plaidé Jean Castelain, l'un des avocats de France Télévisions, comme l'a relaté BFMTV.
Julie Felix, aussi avocate de France Télévision, a pointé du doigt cette plainte pour dénigrement visant à "à bâillonner la presse, à intimider, à marquer les esprits". "Vincent Bolloré poursuit une vingtaine de médias en diffamation", a-t-elle poursuivi.
Les deux avocats ont par ailleurs estimé que l'affaire ne devait pas être jugée par le tribunal de commerce puisqu'elle relevait du droit de la presse. C'est cependant bien le tribunal de commerce de Paris qui rendra le verdict en juin prochain.
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