CNEWS dans le viseur du Conseil d'État
Suite à un recours de l'ONG Reporters sans frontières (RSF) déposé en 2022, le Conseil d'État a sommé l'Arcom de réexaminer la bonne conduite de CNEWS. Deuxième chaîne d'info la plus écoutée en France, elle aurait oublié "ses obligations en matière de pluralisme et d'indépendance de l'information". Ses journalistes s'en défendent.
Selon RSF, CNEWS "n'est plus une chaîne d'information, mais est devenue un média d'opinion". Aussi le régulateur des médias a-t-il été saisi par le Conseil d'État, et son rôle sera de réexaminer la chaîne "dans un délai de six mois". Pour juger de l'investissement politique (ou non) de cette dernière, il faudra prendre en compte les "interventions de l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités".
Christophe Deloire, secrétaire générale de RSF, salue ni plus ni moins qu'une "décision historique" pour "la démocratie et le journalisme".
Sur les réseaux, tout le monde n'est pas d'accord. Président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau s'inquiète d'une dérive liberticide :
Qui jugera de l’appartenance de tel chroniqueur ou de tel animateur à tel courant de pensée ? Et sur quels critères ?
Oui à la pluralité des opinions mais non à la remise en cause de la liberté d’information. pic.twitter.com/xjMGGA0c0S— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) February 13, 2024
Quoi qu'il en soit, les têtes d'affiche de CNEWS n'abandonnent pas. Parmi elles, la présentatrice Laurence Ferrari a pris la parole pour défendre la position de la chaîne : "Chut, il ne faut pas déranger le politiquement correct. [...] Un régime dérogatoire, un régime d'exception pour nous, tant nous incarnons une liberté de ton qui dérange dans le paysage audiovisuel français. Vivement qu’une telle attention soit portée sur tous les autres médias, y compris les chaînes publiques. [...] La liberté d'expression est notre marque de fabrique, et elle est indestructible." Avec elle, Pascal Praud, Christine Kelly, Sonia Mabrouk...
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