A Forbach, 62% d'abstention, Philippot et Arend à la pêche aux voix
Ils se croisent, se saluent à peine. A la pêche aux voix à Forbach (Moselle), Florian Philippot, le numéro 2 du FN, et Christophe Arend, le candidat REM, ont arpenté mercredi chacun dans un sens la braderie de la ville en multipliant les appels à aller voter dimanche.
"Si vous connaissez des gens qui n'ont pas voté, allez les chercher", lance le candidat du FN, arrivé légèrement en tête au premier tour, et qui met sur le compte d'une certaine "lassitude électorale" le très fort taux d'abstention dimanche dernier: plus de 62% pour la sixième circonscription de Moselle.
Si les électeurs boudent les urnes dans ce coin de Moselle, les caméras, elles fourmillent autour des deux hommes. Christophe Arend, 41 ans, a l'attrait de la nouveauté, comme nombre de candidats de La République en Marche, tandis que Florian Philippot, 35 ans, pourrait profiter d'une victoire pour ré-asseoir sa position au sein du FN.
"Qu'il gagne ou qu'il perde", avance un dirigeant du parti, la circonscription n'était de toute façon pas l'une des plus aisées à conquérir par le parti.
"Il y a ici des électeurs qui ont voté pour Marine (le Pen) et qui ne sont pas déplacés dimanche", explique Florian Philippot devant le stand à son effigie. "Allez voter", glisse-t-il à une convaincue. Elle et ses enfants retourneront glisser un bulletin Philippot dans l'urne.
Au milieu des soutiens, une femme interpelle le médiatique candidat: "Vous n'êtes pas à Forbach, on vous voit pas. Vous faites de la pub, mais on vous voit pas."
"C'est complètement faux", répond M. Philippot. Des dires "de journalistes parisiens", balaye-t-il, avant de reprendre son chemin entre un stand de savon et un autre de serviettes de bain.
- Obligations parisiennes -
Pour sa suppléante, Patricia Mihelic, qui tractait depuis déjà une heure quand le candidat est arrivé, Florian Philippot "a été présent, mais pas comme les autres. Il a des obligations parisiennes, qu'il doit honorer. Mais il a été présent", assure-t-elle. "Il représente la région dans les médias", abonde Amel, 42 ans, paquet de tract à la main.
Estampillé 100% local, son opposant, le candidat de la République en Marche!, Christophe Arend, un chirurgien dentiste de 41 ans, souffre lui d'un déficit de publicité.
Il doit décliner son nom, son prénom et son statut de candidat à chacune des personnes saluées. "On ne vous connait pas!" lui lance un couple.
Le candidat, novice en politique mais qui a réussi à obtenir 22,01% des voix le 11 juin relance aussitôt: "Vous connaissez nos propositions?" Et de lister notamment son envie de faire de la région une force motrice des énergies renouvelables, ou encore un pôle test de "socle commun de droits sociaux franco-allemand".
A un commerçant qui lui lance, "c'est bon, c'est fait", le candidat réplique: "C'est pas gagné." Pour lui aussi, d'ici à dimanche, il va s'agir d'aller chercher toutes les voix.
Alors entouré de sa suppléante et de militantes arborant des T-shirt à son nom, M. Arend serre les mains, salue les enfants, endosse complètement le costume du candidat en campagne.
A une maman de deux petits garçons, il explique les réductions promises du nombre d'enfants par classe. A un homme qui tient un stand à la braderie, il parle du statut des indépendants, du chômage universel.
"Dimanche, on a voté pour vous", lui lance une famille. "C'est surtout dimanche prochain que c'est important!" répond le candidat, en tendant un tract.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.