La Légion d'honneur, plus haute distinction honorifique française
La Légion d'honneur, dont le président Emmanuel Macron veut réduire fortement le nombre de récipiendaires, est la plus ancienne et la plus haute décoration honorifique française.
Chaque année, jusqu'à présent, 3.000 personnes étaient décorées, un tiers à titre militaire et deux tiers à titre civil. Pour la période 2018-2020, le nombre de décorés civils sera réduit de 50% et celui des décorés militaires de 10%.
L'Ordre de la Légion d'honneur compte 93.000 membres.
Créée par Napoléon Bonaparte le 29 floréal an X (19 mai 1802), la Légion d'honneur est destinée aux citoyens jugés les plus méritants dans tous les domaines d'activité, qu'il s'agisse de leurs mérites militaires ou civils au service de la nation. Les étrangers peuvent la recevoir mais ne sont pas membres de l'Ordre.
Il faut vingt ans d'activités professionnelles, assorties de "mérites éminents", pour en bénéficier, à moins d'avoir rendu des "services exceptionnels nettement caractérisés". C'est à ce titre qu'a été décoré notamment, en avril 2017, Hervé Pizzinat, le proviseur d'un lycée de Grasse (Alpes-Maritimes), blessé en s'interposant face à un élève armé.
La Légion d'honneur est remise au nom du chef de l'Etat, grand maître de l'Ordre, qui porte la décoration en permanence au revers de sa veste. Placée sous l'autorité d'un Grand Chancelier, l'administration de la Légion d'honneur gère également la Médaille militaire et l'Ordre national du Mérite, créé en 1963 par le général de Gaulle.
Le président de la République, par décret, fixe le contingent des attributions et signe les décrets de nomination.
Il peut aussi, après avis de la grande chancellerie, retirer la décoration à celui qui a démérité, comme il l'a fait en octobre pour le producteur américain Harvey Weinstein, accusé de viols. Le retrait est parfois automatique, en cas de condamnation infamante, comme ce fut le cas pour Maurice Papon en 1998.
- Réformée par Sarkozy -
Nicolas Sarkozy avait bouleversé les procédures de nomination à son arrivée à l'Elysée en imposant depuis 2008 la parité rigoureuse hommes/femmes, "initiative citoyenne" permettant à 50 personnes de présenter un nom pour la Légion d'honneur; en reconnaissance du bénévolat.
La Légion d’honneur est composée, par ordre croissant d'importance, de chevaliers, d’officiers, de commandeurs, de grands officiers et de grand’croix.
Le ruban de la Légion d'honneur est rouge et la décoration une étoile à cinq rayons doubles surmontée d'une couronne de chêne et de laurier. La devise "Honneur et Patrie" entourent deux petits drapeaux tricolores.
"La Légion d'honneur ne se demande pas", précise son site officiel. Chaque ministre suggère des candidats dont les mérites relèvent de son ministère. Le Conseil de l'Ordre propose ensuite au président de la République la nomination ou la promotion en fonction de "l'existence de mérites éminents", d'exigences matérielles (durée des services, ancienneté dans le grade pour les militaires) et après avoir vérifié que le casier judiciaire de l'intéressé est vierge.
Hors promotion spéciale, elle est attribuée trois fois par an (1er janvier, Pâques, 14 juillet) et sa liste est publiée au Journal officiel. Elle ne s'accompagne d'aucun avantage matériel ou financier.
Certains la refusent. Par principe, parce qu'ils ne s'en estiment pas dignes ou pour protester contre le pouvoir. L'économiste Thomas Piketty, par exemple, l'a refusée en janvier 2015, expliquant "ne pas penser que ce soit le rôle d'un gouvernement de décider qui est honorable".
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